Iran Focus
La nouvelle de lexécution dune jeune fille de seize ans dans le nord de lIran, révélée en exclusivité par Iran Focus, a soulevé une vague dhorreur et de condamnation à travers le monde.
Dans un communiqué de presse lundi, Amnesty international sest dite « indignée » par lexécution dAtegheh Sahaleh le 15 août dans la ville de Neka dans la province du Mazandaran. Plusieurs groupes de défense des droits de lhomme ont contacté Iran Focus pour faire part de leur grave inquiétude et demander plus détails.
Ategheh Sahaleh a été pendue en public au croisement des rues 30 Metri et Rah Ahan dans le centre ville après une parodie de procès, dans lequel elle a été accusée « dactes incompatibles avec la chasteté ». Ladolescente na pas eu droit à un avocat et les efforts de sa famille pour lui en trouver un nont pas abouti. Ategheh a assuré elle-même sa défense. Elle a déclaré au juge religieux, Hadji Rezai, quil devait punir ceux qui forcent les femmes à ladultère et non pas les victimes. Le juge la tancé vertement pour sa façon de shabiller.
La carte didentité dAtegheh indique quelle avait seize ans, mais la justice prétend faussement quelle en avait 22.
La sentence a été prononcée par le président du tribunal de Neka. Mais cest le chef du judiciaire du Mazandaran qui a envoyé le dossier à la cour suprême pour obtenir laval du ministre de la justice Mahmoud Hachemi Chahroudi.
Rezai, le juge religieux à lorigine de ce verdict, en a personnellement suivi lévolution contrairement à toutes les procédures normales. Cest lui qui a mis la corde autour du cou de lenfant quand elle a été conduite à la potence. Après son exécution, Rezaï a déclaré que son délit ne valait pas la peine de mort, mais quelle avait été exécutée pour son « insolence ».
Dans la nuit qui a suivi son enterrement, des inconnus sont venus déterrer et emmener son corps.
Lhomme non identifié avec qui Ategheh avait eu des relations, a été condamné à cent coups de fouet et relâché après lexécution de la peine.
Signataire de la convention sur les droits politiques et civiques et de la convention des Nations Unies sur les droits des enfants, lIran est tenu de ne pas exécuter les mineurs. Les deux traités stipulent que la peine capitale ne doit pas être appliquée à des personnes dont lâge est inférieur à dix-huit ans au moment du délit.