Iran Focus : Le régime iranien vient dorganiser un simulacre de procès présidé par le juge Salavati, qui a requis «la peine la plus sévère » contre cinq manifestants « mohareb » arrêtés le jour de l’Achoura (le 27 décembre).
Ils sont accusés de collaboration avec l’opposition organisée de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), de « moharebeh » [rébellion contre Dieu], dassociation et de collusion contre la sécurité nationale ». Afin d’éviter des révélations sur cette parodie de justice, le régime a même refusé de divulguer les noms des accusés.
Le juge Salavati a fait une série de déclarations afin de lier le soulèvement à des « réseaux par satellite et la mobilisation de la presse », au « cyberespace », et au « renseignement américain et des réseaux de recherche ».
Il a accusée les manifestants de sêtre pris au «principe du guide suprême», ce qu’il a qualifié d« intensification de mesures de sape des fondations » visant « le pilier du système au pouvoir ».
Dans sa déclaration rapporté par lagence de presse officielle Fars, 18 janvier 2010, il a accusé les manifestants davoir « été formés en Irak et dans les pays européens [par l’OMPI] pour fomenter le terrorisme et des émeutes ». Il a ajouté quils ont reçu pour « mission de faire des attentats et du terrorisme dont ils auraient ensuite accusé le système ».
Salavati a également déclaré lors de laudience que puisque «la direction de l’OMPI n’a pas été éradiquée, l’article 186 du code des châtiments islamiques continuera à s’appliquer à l’OMPI ». Conformément à cet article, « tant que la direction de cette organisation reste en place, l’ensemble de ses membres et sympathisants (…) sont mohareb [ennemis de Dieu], même sils ne sont pas impliqués dans sa branche armée ».
Avant cela, Ebrahim Raïssi, n°2 du judiciaire du régime et l’un des responsables du massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988, avait dit : «L’OMPI est un mouvement organisé», et «celui qui aide l’OMPI de quelque manière que ce soit et dans nimporte quelle circonstance (…) sera considéré mohareb ». Raïssi avait souligné que l’utilisation de bâtons et de pierres méritaient aussi laccusation de mohareb », ce qui entraîne la peine de mort (Télévision dEtat, 30 décembre 2009).
Parallèlement, deux autres détenus inculpés de « contacts avec l’OMPI » ont été condamnés à 10 et 15 ans de prison ces derniers jours. Ils purgeront la moitié de leur peine de prison dans des régions éloignées au climat difficile.
Le juge Salavati est reconnu être impliqué dans l’exécution et la torture de centaines de manifestants emprisonnés. Lopposition a requis quil soit jugé avec son homologue Saïd Mortazavi pour crime contre lhumanité.
Dans un communiqué publié jeudi, la Résistance iranienne a mit en garde contre de « longues peines de prison et lexécution visant les manifestants arrêtés et les prisonniers politiques, ainsi que la torture et les pressions quils subissent pour les forcer à de faux aveux et à participer à des mises en scène ignobles».