Iran Focus: La poétesse iranienne Simin Behbahani a été empêchée lundi matin de quitter l’Iran alors qu’elle devait se rendre en France à l’invitation de la mairie de Paris pour y prononcer un discours sur le féminisme à l’occasion du 8 mars.
Bertrand Delanoë, le maire de paris a publiée un communiqué dans lequel il a déclaré que « la poétesse iranienne Simin Behbahani devait se rendre à Paris, à mon invitation, à loccasion de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. Elle avait prévu, à cette occasion, de prononcer un discours et de lire un poème. Or, au moment où elle devait passer la police des frontières à laéroport de Téhéran, elle sest vue signifier une interdiction de quitter le territoire iranien. Le pouvoir iranien vient de commettre un nouvel outrage, inacceptable, envers les droits de lHomme en général et la dignité des femmes en particulier. Au nom de Paris, je veux dire, avec gravité, que les agissements de ce régime policier, arbitraire et négationniste, ne font que renforcer la détermination des démocrates à le combattre »
Dans la nuit de dimanche à lundi, "lorsque j’ai passé la police des frontières (à l’aéroport international de Téhéran, ndlr) et que mon passeport a été tamponné, deux agents l’ont pris et m’ont interrogée jusqu’à cinq heures du matin", a déclaré Mme Behbahani, âgée de 82 ans, citée par Kaleme.com.
Les deux agents lui ont ensuite fait savoir qu’elle devrait se rendre au tribunal révolutionnaire de Téhéran pour récupérer son passeport, a indiqué la poétesse iranienne, connue pour son franc parler.
Elle a critiqué ouvertement le pouvoir iranien à plusieurs reprises ces derniers mois. Mme Behbahani avait été frappée par les forces de sécurité le 8 mars 2006 alors qu’elle participait à un rassemblement féministe dans un parc situé dans le centre de Téhéran.
Ci-dessous, la traduction de la journaliste Delphine Minoui d’un de ses poèmes intitulé "Je te reconstruirai, ma patrie" :
Je te reconstruirai, ma patrie.
Même avec l’argile de ma propre âme.
Je te bâtirai des colonnes.
Même avec mes propres ossements.
Grâce à ta jeune génération, on s’amusera à nouveau.
Nous ne cessons de pleurer, tellement tu nous manques.
Même si je meurs à 100 ans, je resterai debout dans ma tombe.
Afin de faire disparaître le mal avec mon grognement.
Je suis vieille mais je peux rajeunir pour vivre une nouvelle vie aux côtés de mes enfants.
Voir aussi :
"Simin Behbahani :Une plume en liberté"