Iran Focus: Editorial- Face aux bourreaux en Iran; Les exécutions ont souvent constitué la réponse systématique à toute protestation politique en Iran pendant les trente dernières années. Mais après de vastes manifestations de protestation dans tout le pays qui ont suivi les élections présidentielles de lannée dernière, du coup lutilisation de la potence revêt dune importance vitale pour le régime. Ainsi les opposants ne sont plus exécutés dans le seul but de leur élimination physique, mais aussi pour répandre la terreur au reste de la population. Les choix que feront le peuple iranien et la communauté internationale dans leur manière de réagir pourraient être décisifs dans la définition du moment du traitement des menaces persistantes de ce régime.
Le 9 mai, cinq militants politiques ont été pendus dans lenceinte de la prison notoire Evin à Téhéran. Pour justifier cet acte, les médias officiels ont qualifié les victimes de terroristes, mais les groupes de défense des droits de lhomme et des avocats ont rejeté cette accusation et dénoncé le refus des autorités de se conformer à leurs propres procédures légales, sinon le respect des normes internationales. Alors que la réaction des familles des victimes et celle, plus étendue, de la communauté nationale ont été marquées par une opposition déterminée du peuple envers un régime de plus en plus agressif, la communauté internationale, particulièrement les pays occidentaux, ont fait preuve, dune manière générale, dune réticence et dune hésitation des plus surprenantes. Les déclarations dindignation de lUnion européenne et de la Norvège ont été trop timides et prononcé trop tard. Encouragé par de telles réactions ambivalentes, le procureur général de Téhéran, Abbas Djafari Dowlat-Abadi, a annoncé samedi la confirmation des condamnations à mort de six proches parents des membres du groupe principal de lopposition iranienne, les Moudjahidine du peuple (lOMPI) qui résident au Camp d Achraf en Irak.
A lapproche de lanniversaire de linsurrection populaire longue de 11 mois, le régime de Téhéran espère que ses méthodes de répression, notamment les pendaisons, auraient un effet démobilisateur sur les manifestants protestataires qui le défient. Mais tout cela sest révélé contreproductif. Des milliers des manifestants en colère sont descendus dans la rue dans de nombreuses villes du Kurdistan iranien et à Téhéran pour condamner les pendaisons. Même des activistes emprisonnés ont manifesté leur fermeté en exprimant leur mépris pour de tels actes, lun dentre eux allant jusquà demander solennellement dêtre le sixième pendu.
Grâce à laction courageuse des proches des victimes, ainsi que des étudiants, des femmes et dautres activistes en Iran, toutes les tentatives du régime pour terroriser et réduire au silence la population ont clairement échoué. Le clergé au pouvoir tente de naviguer dans les eaux troubles abord dun bateau fissuré.
La communauté internationale se doit dagir plus fermement vis-à-vis de Téhéran pour contrecarrer son terrorisme et sa menace nucléaire. Son silence troublant ne pourrait quencourager le régime dans sa tentative de prolonger son pouvoir en recourant à plus datrocités, tout en démoralisant le peuple iranien sans cesse à la recherche dun changement démocratique. Il est temps que le Conseil de Sécurité de lONU soit saisi du dossier de la violation aggravée des droits de lhomme du régime iranien. En outre, la communauté internationale doit rendre toute relation avec Téhéran, diplomatique ou autre, dépendante de larrêt des exécutions et de la torture dans les prisons iraniennes.