Éditorial
Iran Focus – Si l’on avait le moindre doute sur l’impopularité des mollahs au sein du peuple iranien, les derniers stratagèmes désespérés, bien qu’amusants, des autorités pour inciter les gens à visiter le sanctuaire du fondateur du régime en sont une claire indication.
À titre d’exemple, l’agence de presse officielle IRNA rapportait le 30 mai que plus de cinq millions de bouteilles de jus de fruit de 50 cl seront distribuées au mausolée de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny à l’occasion du 21e anniversaire de sa mort le 3 juin.
Un organisateur de cette célébration, Mohammad Reza Mahmoudi, a déclaré à l’IRNA qu’ils envisageaient de distribuer gratuitement des millions de bouteilles de jus de fruit pour attirer les visiteurs. En outre, des kiosques seront équipés de neuf immenses citernes d’eau et d’un stockage d’eau de 800 mètres3 d’eau, a-t-il dit.
En plus des jus et de l’eau, ces kiosques offriront également des biscuits et des fruits aux visiteurs.
Au fil des ans, le mausolée de Khomeiny a attiré de manière embarrassante un nombre limité de visiteurs en raison du ressentiment vis-à-vis du régime religieux et de sa politique impopulaire, notamment la répression des libertés, les lois misogynes, et les châtiments draconiens.
Les autorités craignent que ce nombre ne diminue encore après une année de protestations sans précédent qui a secoué les fondements d’un régime basé sur la primauté absolue du religieux.
Les récentes mesures incitatives des autorités ont un air de désespoir palpable. Après le dernier rassemblement parrainé par l’État au début de l’année, de nombreux Iraniens ont taxé moqueusement les participants de «sandicy », du nom du jus de fruit distribué avec largesse.
A bout de trente ans de pouvoir, l’héritage de la théocratie que Khomeiny instauré avec une poigne de fer en vue de l’étendre au Moyen-Orient en est réduit à distribué de la nourriture gratuitement dans un mausolée clos et vide. Hors de cette enclave et dans le reste de l’Iran, on ne trouve qu’une misère noire, la répression brutale et des manifestations continues d’une population qui rejette les idéaux intégristes de Khomeiny.