La Revue Parlementaire – « Le tribunal m’a accusée d’avoir tué de sang froid et d’être une criminelle cruelle. Je n’ai versée aucune larme, je n’ai pas supplié, je n’ai pas crié, parce que je croyais dans le soutien de la loi… ». C’est l’extrait de la lettre d’adieu d’une jeune Iranienne de 26 ans, exécutée le 25 octobre à Téhéran.
L’étudiante en décoration d’intérieur, Reyhaneh Jabari, avait été reconnue coupable d’avoir poignardé mortellement un homme qui a voulu la violer. Elle est entrée en prison à 17 ans et y a passé sept ans et demi, avant d’être condamnée à mort par pendaison. Selon Amnesty International, cette exécution est un « affront à la justice » et « une nouvelle tâche sanglante sur le bilan des Droits de l’Homme en Iran ». Car le cas de Reyhaneh Jabbari n’est pas le seul à démontrer l’oppression et l’absence de justice en Iran. En octobre, 25 jeunes femmes ont été victimes d’agression à l’acide à Ispahan, puis à Téhéran et Kermanchah. Pour protester contre ces attaques et demander une enquête officielle, une vague de manifestations a balayé plusieurs villes du pays, mais fut aussitôt dispersée par le Gouvernement.
Les répressions du régime iranien, le nombre croissant des exécutions, ainsi que les questions de la liberté de la femme et des Droits de l’Homme, entre autres, ont été au cœur des discussions lors de la réunion du Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique, le 25 octobre à l’Assemblée Nationale. « Face aux extrémistes, il faut avoir une vraie alternative », a déclaré Maryam Radjavi, la Présidente de la Résistance iranienne, dont le programme politique inclut la séparation entre la religion et l’état, ainsi que l’abolition de la peine de mort. Son mouvement, le Conseil national de la Résistance Iranienne et son organisation axiale, l’OMPI (l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran) viennent de remporter une victoire judiciaire après 14 ans. Le non-lieu prononcé par les juges du pôle anti-terroriste du Parquet de Paris fait gagner à la Résistance une légitimité face au pouvoir central en Iran et une reconnaissance en France. Une de ses demandes, adressées à la classe politique internationale et à l’ONU est d’améliorer les conditions de vie et de lever le blocus médical pour les résidents de Camp Liberty en Iraq, où se trouvent aujourd’hui de nombreux réfugiés, membres de l’OMPI. Des parlementaires et personnalités politiques l’ont soutenue dans cet appel.
En outre, Edith Cresson, l’ancien Premier Ministre a déploré le silence des médias vis-à-vis des violations des Droits de l’Homme en Iran et « une misogynie extrême et sectaire ». « Aujourd’hui, la contamination de l’islamisme radical est un problème non seulement au Moyen Orient, mais aussi en France », a-t-elle ajouté. Les intervenants ont pointé du doigt le rôle néfaste du régime iranien, « source de conflits au Moyen-Orient », particulièrement en Irak et en Syrie et en aucun cas une solution face aux extrémistes de Daech.