LEMONDE.FR: Par Jean-Pierre Stroobants – Lisbonne Envoyé spécial – « La menace, c’est L’Iran », a déclaré, samedi 20 novembre, à Lisbonne, le président Nicolas Sarkozy.
A l’issue du sommet que l’OTAN tenait dans la capitale portugaise, le président français a clairement désigné Téhéran comme le pays qui menace le plus les pays de l’Alliance et a justifié de ce fait le projet de bouclier antimissile de l’Alliance, approuvé la veille.
Le texte adopté vendredi ne mentionnait aucune menace précise, pour satisfaire notamment la Turquie, qui refusait toute allusion à l’Iran ou au Moyen-Orient.
« Si, un jour, un tir de missile survenait, il serait souhaitable qu’on puisse l’intercepter », a indiqué le président. Selon lui, le projet de l’OTANcorrespond à ce que souhaitait Paris : il ne sera pas unilatéral, pas coûteux, pas hostile à la Russie, au contraire.
« TRAVAILLER AVEC LA RUSSIE »
Samedi après-midi, un Conseil OTAN-Russie devait évoquer la participation éventuelle de Moscou à ce projet, à l’égard duquel elle formule toujours une série de critiques et d’exigences. Les pronostics étaient que le président Dmitri Medvedev pourrait accepter le lancement d’une étude conjointe sur le dossier. Pour M. Sarkozy, il importe de « travailler avec la Russie, dans le cadre d’une nouvelle relation apaisée et confiante ».
Le président a répété par ailleurs que l’approbation par Paris du projet de bouclier ne changerait rien au maintien de la dissuasion nucléaire française, ni à ses propres projets militaires. Elle compte d’ailleurs disposer d’ici à 2020 d’un satellite national d’alerte précoce qui pourra être « articulé » avec le système antimissile de l’OTAN.