OpinionPresse internationaleZapatero et l'Iran (par El Mundo)

Zapatero et l’Iran (par El Mundo)

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El Mundo: Par J. M. BELLVER correspondant à Paris – Zapatero est passé à l’opposition iranienne. L’ancien Premier ministre espagnol a disqualifié hier le régime des mollahs lors d’une réunion à Paris du Conseil national de la Résistance et il l’a fait avec des sénateurs PP et sans la participation de députés du PSOE.

José Luis Rodríguez Zapatero a signifié hier à Paris son divorce avec le régime des mollahs, avec près de 100.000 partisans de l’organisation d’opposition dirigée par Mariam Radjavi, venus de toute l’Europe et rassemblés dans le parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis).

« Il y a des certitudes comme la foi, la liberté et la dignité des droits de l’homme qui sont communes à toutes les cultures, les religions et les identités », a proclamé dans son discours l’instigateur de l’Alliance des civilisations, qui quelques années plus tôt serrait la main de l’ancien président de la République islamique Mohammad Khatami.

«Travailler pour la paix signifie de réduire l’espace du fanatisme. Le Moyen-Orient a besoin de paix et pas de projets nucléaires », a-t-il également indiqué dans un discours de cinq minutes dans lequel, au lieu d’attaquer directement les autorités iraniennes, il a préféré le faire par des allusions et en brandissant les valeurs démocratiques et les droits humains.

Annoncé juste quelques heures avant, Rodriguez Zapatero était l’invité surprise de cet événement annuel dans lequel le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) mesure son pouvoir d’attirer les exilés de son pays, les médias et les politiciens internationaux. Bien qu’il n’ait pas voulu parler à la presse espagnole venue au meeting, il a dit à un des orateurs, l’eurodéputé espagnol Alejo Vidal Quadras, qu’il était là « comme un défenseur de l’égalité des sexes et en soutien aux femmes iraniennes ».

« La domination et la discrimination contre les femmes est la pire forme de l’absolutisme. Rien ne justifie l’assujettissement des femmes. Dans la défense des droits humains, nous devons travailler pour les femmes, ou pour être exact, avec les femmes », a-t-il proclamé dans son discours, pour signaler ensuite que « le rôle important joué par les femmes dans l’opposition iranienne est un signe de sa force ».

Accompagné de son épouse, Sonsoles Espinosa, l’ancien Premier ministre espagnol a refusé de poser pour une photo de groupe avec la délégation espagnole, qui comprenait principalement des représentants et des sénateurs du Parti populaire. Normal. Pourquoi aucun député socialiste n’est venu ? «C’est une contradiction du Parti socialiste qui dit plus qu’il ne fait », regrette le sénateur de Ceuta José Luis Sastre.

«Ils ont été invités et leur absence nous surprend beaucoup, car un bon nombre d’entre eux ont signé un document dans lequel 300 députés européens ont demandé à Catherine Ashton que l’UE prenne une position claire sur la situation des réfugiés iraniens au camp Liberty », a commenté la sénatrice d’Alicante Virginie Romero.

Le camp Liberty est un thème qui est revenu à divers moments, samedi, dans les discours de Villepinte. Il y a eu encore une attaque très récente sur les réfugiés en Irak, au lendemain de l’élection présidentielle iranienne, qui a fait deux morts et 40 blessés. « Ils ont vécu pendant 26 ans, au camp de réfugiés d’Achraf. Cependant, une partie d’entre eux, ont été contraints par l’ONU de se déplacer au camp Liberty, également en Irak. Il s’agit d’un petit camp surpeuplé, sans aucune protection. En effet, comme il fallait s’y attendre, en quatre mois, ils ont été bombardés trois fois avec des roquettes iraniennes, et n’ont reçu aucune réponse internationale. Et personne n’a assumé de responsabilités politiques », rappelle la sénatrice de Majorque Gari Duran.

Mme Duran est un vétéran de ces appels, qui cherchent à montrer l’isolement international du régime des ayatollahs au mois de juin et auxquels ont assisté par le passé José María Aznar et des parlementaires du PSOE. «Cette année on dit que l’eurodéputée María Muñiz de Urquiza, de la commission des Affaires étrangères, leur avait suggéré de ne pas participer», a dit quelqu’un dans la délégation.

« Je fais partie du groupe des Amis de l’Iran depuis 12 ans », a expliqué Alejo Vidal Quadras, qui estime que les récentes élections présidentielles dans l’ancienne Perse ont été « une mascarade ». « Le nouveau président a été présenté comme un modéré, mais c’est une pure stratégie de communication, ça ne changera rien. Cela ne va pas réduire le soutien de l’Iran aux groupes terroristes, ni supprimer le programme nucléaire ou promouvoir l’égalité pour les femmes ni organiser des élections libres. La seule alternative pour le pays est un changement de l’intérieur. Le problème, c’est que le régime est si répressif que s’opposer signifie la mort pour celui qui s’implique et pour sa famille ».

« Vers la liberté», peut-on lire sur le poster géant au dessus d’une estrade sur laquelle ont défilé pendant huit heures d’illustres conférenciers comme le général James Jones, conseiller à la sécurité du président américain Barack Obama, l’ancien ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, l’ancien candidat à la Maison Blanche Newt Gingrich, l’ancien directeur de la CIA Porter Goss, l’ancienne présidente du Bundestag allemand Rita Süssmuth, le Congressman américain Patrick Kennedy (fils du sénateur défunt Edward Kennedy ) ou Ingrid Betancourt.

Ancienne candidate à la présidence de la Colombie et ex-otage des FARC, elle est frappée par le silence de la presse internationale sur la situation du peuple iranien, estimant que Téhéran « est un régime qui a fait des femmes des non-citoyens », les privant des droits et les marginalisant dans les élections. Betancourt a rappelé que « le terrorisme dans le monde est alimenté par l’Iran ». Elle a estimé que la position des gouvernements occidentaux, qui n’ont pas envoyé de représentants à des événements comme celui d’hier, illustre le fait qu’ « ils ont peur de l’Iran ».

« Liberté pour l’Iran », criait la foule dont l’enthousiasme n’a pas diminué tout au long de la soirée, dans un événement organisé dans le plus pur style nord-américain. Dans son discours, la présidente du CNRI, Mariam Radjavi a souligné que les récentes élections dans son pays le 14 juin ont été une «mascarade» et a appelé à renverser le régime des mollahs. Radjavi a également mis en garde de ne pas négocier avec le président élu, Hassan Rohani. Elle a déclaré que «l’expérience des dernières années montre que la complaisance du régime conduit à l’échec. »

23 juin 2013

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