Iran Focus, dans les coulisses de Téhéran …
Encore un signe de la perte d’influence du guide suprême iranien Ali Khamenei et de ses alliés dans l’establishment religieux : le fils du dissident religieux le plus célèbre d’Iran, qui avant sa mort en décembre avait demandé la destitution de Khamenei, a rejeté les demandes des hauts prélats de la ville sainte de Qom de fermer les bureaux de son défunt père dans tout le pays.
Feu le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri avait promulgué une fatwa, ou décret religieux, l’an dernier affirmant que l’ayatollah Khamenei n’était plus apte à gouverner en chef suprême, après la vague de répression orchestrée par l’État contre les manifestations anti-gouvernementales qui ont balayé la nation l’an dernier. Des rassemblements majeurs hostiles au pouvoir avaient eu lieu immédiatement après sa mort.
Au début de l’année, le grand ayatollah Nasser Makarem Shirazi, un allié clé de Khamenei, avait appelé le fils de Montarzeri, Ahmad, à fermer les bureaux de son père à Qom et ailleurs dans le pays et à les vendre, faisant valoir que maintenir vivace l’héritage de Montazeri pourrait être considéré comme un affront aux enseignements religieux.
Ahmad Montazeri, ignorant délibérément Makarem Shirazi, a publié un communiqué le 29 mai, pour dire : «Je n’accepterai pas la honte de la fermeture des bureaux de feu mon père. »
Les autorités craignent que la poursuite des activités du bureau du religieux populaire et dissident ne contribue à renforcer le mépris qu’inspire le régime, jusque dans les cercles du clergé, notamment à Qom.
Montazeri, qui était l’ayatollah dissident de plus haut rang jusqu’à sa mort en décembre, est resté un personnage controversé pour la plupart de la période qui a suivi la révolution de 1979. Il a été pendant plusieurs années, le successeur désigné de l’ayatollah Rouhollah Khomeiny, mais a été destitué en 1988 après avoir critiqué le massacre des prisonniers politiques cet été là. Il a été placé en résidence surveillée dans les années 90 pour avoir ouvertement remis en cause l’autorité de Khamenei, le Guide suprême actuel.
En mai, les autorités ont retiré les ouvrages de Montazeri de la Foire internationale du livre de Téhéran.