Selon un rapport du journal Etemad du régime, la consommation de viande rouge par habitant est passée de 13 kilogrammes en 1390 (2011) à 3 kilogrammes en 1401 (2022).
De même, le prix du poulet par kilogramme est passé de 250 000 rials (environ 0,5 dollar) en 2011 à 1 200 000 rials (environ 2,4 dollars) en 2023.
Le journal Etemad a attribué ce phénomène à la substitution de biens de mauvaise qualité et a déclaré qu’avec l’augmentation des prix, les ressources dont disposent les familles pauvres diminuent.
Selon les derniers rapports, le taux d’inflation de la viande rouge a atteint 86 pour cent et le taux d’inflation du poulet a atteint 82 pour cent, ce qui entraîne des portions plus petites sur les tables.
Seyed-Morteza Afghah, un économiste lié au régime, a déclaré au journal Etemad que l’on assiste actuellement à une hausse de l’inflation et à une baisse des investissements. Tous ces facteurs contribuent à une diminution de la disponibilité alimentaire et à un taux de consommation plus faible.
« Avec la poursuite de ces politiques, accompagnée d’une baisse de la production, d’une augmentation du chômage et d’une inflation croissante, le nombre d’individus pauvres dans le pays augmentera et la classe moyenne tombera progressivement en dessous du seuil de pauvreté. S’ils restent dans cette catégorie, leurs niveaux de consommation seront inférieurs à ceux d’avant », a ajouté Afghah.
Le 3 mai, le journal Etemad a rapporté que « de nombreuses » personnes ont eu recours au troc de produits contre de la viande et du poulet, soit pour leurs besoins présents ou futurs, soit pour accueillir des invités, et les ont remplacés par des yaourts, du fromage, des cornichons ou des confitures maison locaux.
Les rapports indiquent que la situation des prix est également chaotique pour d’autres biens de consommation. Ainsi, le prix du riz, qui était d’environ 260 000 rials (environ 0,52 dollar) en 2020, se situe désormais au mieux entre 1,3 et 1,8 million de rials (environ 2,6 à 3,6 dollars).
Le prix d’un litre de lait, annoncé par le gouvernement à 60 000 rials (environ 0,12 dollar) en 2020, est désormais vendu à 300 000 rials (environ 0,6 dollar) dans les laiteries.
L’Iran a besoin de milliards de dollars d’investissements étrangers, notamment dans les secteurs pétrolier et gazier. Cependant, dans l’économie iranienne, toutes les ressources humaines, naturelles et financières du pays sont contrôlées par un groupe limité dépendant du guide suprême du régime, Ali Khamenei.
Lors de l’élection présidentielle de 2021, Ebrahim Raïssi a promis dans ses programmes «d’éliminer la dépendance à l’égard des biens essentiels et des taux de change, de combler l’écart de classe et l’injustice en changeant les politiques économiques incorrectes, d’ajuster les salaires des gens en fonction de l’inflation, de soutenir les familles et les groupes marginalisés et de fournir moyen de subsistance minimum en délivrant une carte d’achat pour les trois déciles inférieurs.
Le 4 mars 2021, Raïssi a même donné l’ordre « d’éradiquer la pauvreté absolue » d’ici la fin de l’année persane (20 mars), soit dans un délai de deux semaines seulement.
Raïssi avait promis de résoudre les problèmes économiques du pays, soulignant lors de sa campagne électorale que le principal problème résidait dans la gestion. « Je pourrai faire appel à de nombreux experts en économie pour résoudre les problèmes économiques du pays, et je le ferai », affirmait-il avant de prendre ses fonctions.
Cependant, au cours de son mandat, Raïssi n’a réussi à résoudre aucune des crises économiques majeures qui frappent l’Iran. Pendant ce temps, les prix des différents produits de première nécessité augmentent, ce qui pousse de plus en plus de manifestants à exprimer leur colère et leur frustration dans les rues en organisant des manifestations anti-régime.
La multitude de défis économiques, en particulier la hausse du taux d’inflation, érode le pouvoir d’achat des classes moyennes et inférieures. La résolution de ces problèmes nécessitera une approche globale et stratégique qui donne la priorité à la stabilité et à la croissance économiques, à l’investissement et à la création d’un environnement commercial favorable. Malheureusement, ces questions se trouvent au bas de la liste des priorités du régime.