La moitié des Iraniens vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue, selon un rapport publié le 2 mars sur le site Internet Eghtesad 24 du régime iranien.
Le rapport souligne l’existence d’une « large division de classe » en Iran, affirmant que « la moitié de la population iranienne vit en dessous du seuil de pauvreté absolue ».
Parallèlement à la publication de ce rapport, les discussions concernant le salaire minimum des travailleurs iraniens pour l’année à venir se poursuivent.
Dans une situation où même les organisations syndicales officielles réclament une augmentation du salaire minimum à 250 millions de rials (environ 420 dollars), Davood Manzour, vice-président et chef de l’organisation de la planification et du budget, a déclaré le 2 mars au journal semi-officiel ILNA. Selon l’agence, « les salaires devraient augmenter en fonction des besoins économiques du pays et de l’inflation attendue ».
Même si ce responsable n’a pas fourni d’autres explications, le ministre des Coopératives, du Travail et de la Protection sociale, Soulat Mortazavi, avait défendu auparavant une augmentation de 20 % du salaire minimum pour l’année prochaine. Cela survient alors que le taux d’inflation actuel est plus du double de l’augmentation prévue par le ministre des Coopératives, du Travail et de la Protection sociale pour l’année à venir.
Le site Internet Eghtesad 24 a noté : « Au fil des décennies, la classe moyenne de la société a progressivement disparu et les contraintes financières du pays ont déplacé les individus vers la catégorie la moins privilégiée. »
À l’heure actuelle, le taux d’inflation est d’environ 45 % et le coût de la vie mensuel, selon les syndicats affiliés au gouvernement, s’élève à au moins 250 millions de rials.
L’agence de presse ILNA a rapporté il y a quelques jours, sur la base de « calculs indépendants », que le coût de la vie des ménages ouvriers des grandes villes avait atteint 289 millions de rials (environ 504 dollars).
Selon le centre iranien des statistiques, l’inflation de l’alimentation a été de « 145 % » sur trois années consécutives, de septembre 2020 à septembre 2023.
Cela se produit alors que le salaire minimum pour les travailleurs mariés avec enfants est d’environ 80 millions de rials (environ 135 dollars). Toutefois, ce salaire n’est pas versé dans les lieux de travail et les entreprises qui échappent au droit du travail.
Faisant référence à un rapport de recherche du Parlement de 2018, Eghtesad 24 a ajouté : « Entre 23 % et 40 % de la population totale de l’Iran vit en dessous du seuil de pauvreté, selon le rapport du même centre d’octobre 2020, et en raison des rapports et de la situation sans précédent. À l’approche de la chute de la valeur de la monnaie iranienne, plus de 60 % de la population totale de l’Iran vit en dessous du seuil de pauvreté.
Le seuil de pauvreté, au sens du niveau de revenu minimum pour mener une vie normale, est ce qui est considéré comme le seuil de pauvreté.
Eghtesad 24 a ajouté : « Au début de cette année, alors que le taux de change atteignait plus de 500 000 rials, le seuil de pauvreté pour vivre à Téhéran dépassait les 300 millions de rials. Ce chiffre est estimé à 157 millions de rials pour les ménages ruraux de la province de Téhéran. D’après ce calcul, la moitié de la population iranienne vit en dessous du seuil de pauvreté absolue.»
Le site Internet souligne que le seuil de pauvreté de 300 millions de rials à Téhéran signifie que « si l’on considère que le prix minimum de location d’une maison de 60 mètres carrés dans le centre de Téhéran dans les meilleures conditions possibles est de 3 à 5 milliards de rials (environ 5 000 à 5 000 dollars) 8 400 dollars) et des dépenses mensuelles de 100 à 150 millions de rials (environ 168 à 252 dollars), nous constaterons que près de la moitié de ces 300 millions seront dépensées chaque mois pour le logement.
Selon ce rapport, une famille avec deux salariés gagnant plus de 150 millions de rials devrait en consacrer la moitié au loyer et l’autre moitié aux autres nécessités d’une vie moyenne. Cela se produit alors que les Iraniens reçoivent leur salaire en rials mais règlent souvent leurs dépenses en dollars.
En conclusion, le rapport indique qu’un aperçu des deux dernières années montre que le taux de change du dollar a augmenté d’environ 260 000 rials à 570 000 rials, les pièces d’or d’environ 110 millions de rials à plus de 300 millions de rials, les prix du poulet, de la viande, et les voitures ont plus que doublé, les liquidités sont passées de 37 à 61 000 milliards de rials et le prix moyen de l’immobilier est passé de 300 millions de rials par mètre carré à plus de 700 millions de rials. Il considère qu’il s’agit d’une « tendance inquiétante » qui « dresse un tableau de la fin du pouvoir économique absolu du peuple dans un avenir pas si lointain ».