AFP: L’Iran a annoncé lundi l’abandon d’un deuxième projet de production de gaz naturel liquéfié (LNG), initialement lancé par le pétrolier français Total, deux jours après avoir renoncé à reprendre celui mené par l’anglo-néerlandais Shell.
« Le gaz produit dans les phases 11, 13 et 14 (du champ gazier offshore géant de South Pars, dans le Golfe) sera utilisé pour être injecté dans les champs pétroliers ou dans le réseau national de gazoducs », a déclaré le vice-ministre du pétrole chargé de la planification, Mohsen Khodjasteh Mehr, cité par l’agence Shana dépendant du ministère du pétrole.
La phase 11 de South Pars, attribuée initialement à Total, incluait un des trois principaux projets de LNG de l’Iran, baptisé Pars LNG.
Le directeur général de la Compagnie nationale du pétrole iranienne (NIOC) Ahmad Ghalebani avait déjà annoncé samedi l’abandon du projet de LNG lié aux phases 13 et 14 de South Pars.
Ce projet, Persian LNG, était mené par Shell jusqu’à ce que ce groupe décide, comme Total, de geler ses investissements en Iran en prévision d’un renforcement des sanctions occidentales contre Téhéran.
Les nouvelles sanctions prises en juillet par le Etats-Unis et l’Union européenne, dans la foulée d’une nouvelle condamnation de la politique nucléaire de l’Iran par le conseil de sécurité de l’ONU, interdisent notamment tout investissement ou coopération dans le secteur énergétique iranien.
Les projets signés avec Shell et Total, au point mort depuis plusieurs mois, ont été réattribués récemment à des société iraniennes.
M. Ghalebani avait expliqué samedi que l’Iran avait décidé de « revoir ses projets » de LNG, jugés trop coûteux et technologiquement complexes dans le contexte actuel. « Le ministère se concentre désormais sur les exportations de gaz par gazoduc », avait-il ajouté.
L’Iran, qui possède les deuxièmes réserves de gaz mondiales, consomme actuellement l’essentiel de sa production de près de 600 millions de M3/jour.
Téhéran espère toutefois doubler sa production d’ici cinq ans grâce à son gisement de South Pars, et devenir ainsi un exportateur important de gaz.
Un troisième projet de LNG, Iran LNG, mené par la Compagnie nationale de gaz iranienne (NIGC) avec une technologie allemande, est plus avancé, Téhéran y ayant déjà investi plus d’un milliard de dollars.