AFP: La forte hausse du prix du gaz entraînée par la suppression
des subventions sur l’énergie en décembre a provoqué le mécontentement de nombreux
Iraniens qui ont vu leur facture parfois multipliée par six ou sept.
Le vice-ministre du Pétrole Javad Oji, a admis la semaine dernière que près de 30% des
consommateurs n’avaient pas payé leurs factures d’hiver, plombées par les hausses de
décembre.
Certains abonnés, en particulier à Téhéran, ont indiqué refuser de payer leur facture en
espérant que leur résistance entraînerait une modification des tarifs, selon les médias.
Ce mécontentement a été relayé au parlement, où des députés ont demandé en vain, ces
dernières semaines, au gouvernement de revoir les tarifs à la baisse.
Dans le cadre d’un plan de suppression des subventions en vigueur depuis la révolution
islamique de 1979, le prix du gaz a été multiplié par cinq, passant à 700 rials (6 cents US)
le M3, et parfois davantage du fait d’une tarification par paliers pénalisant les grosses
consommations.
Certaines factures ont été multipliées par six ou sept, voire plus selon les témoignages
recueillies par l’AFP.
En revanche, le gouvernement verse désormais une aide directe mensuelle de 40 dollars à
chaque Iranien. Ce système favorise les familles les plus modestes qui consomment peu
d’énergie et ont donc souvent vu leurs revenus augmenter alors que le salaire minimum est
d’environ 330 dollars par mois.
Selon les chiffres officiels, 84% des abonnés ont des factures inférieures à 35 dollars par
mois.
Le gouvernement a proposé aux « gros consommateurs » d’étaler leur paiement et a également
suggéré aux habitants des ensembles résidentiels de faire poser des compteurs indépendants
pour chaque logement. Les immeubles possèdent généralement un compteur unique, la
facture étant divisée par le nombre d’appartements, ce qui entraîne l’application du tarif
maximal pour grosse consommation.
L’un des objectifs de la suppression des subventions, outre une économie budgétaire, est de
faire baisser la consommation en incitant la population à lutter contre les gaspillages.
Certains responsables iraniens ont affirmé que les 74 millions d’Iraniens consommaient autant
de gaz domestique que l’ensemble de la population de l’Union européenne.