AFP: Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils lançaient des poursuites contre l’armateur public iranien IRISL, cinq dirigeants de cette société ou de ses filiales et dix entreprises qui lui sont liées, pour avoir tenté de contourner les sanctions américaines contre l’Iran.
Ces poursuites ont été révélées dans un communiqué du département du Trésor, chargé de l’application des sanctions, qui annonce une décision du procureur de Manhattan Cyrus Vance.
Les personnes et entreprises inculpées le sont « pour leur complicité avec IRISL et ses filiales pour échapper aux sanctions », a indiqué le Trésor.
Il s’agit de filiales de l’armateur à Singapour, aux Emirats arabes unis et au Royaume-Uni et de leurs dirigeants iraniens.
Ces justiciables « ont falsifié de manière répétée des documents présentés à des banques situées dans le comté de New York pour avoir un accès illégal au système financier américain », a précisé le ministère.
Le document de l’inculpation, transmis à la presse par les services du procureur, cite comme victimes de ces falsifications des grandes banques comme les américaines JPMorgan Chase, Citibank, Bank of America, Bank of New York Mellon, l’allemande Deutsche Bank ou la britannique HSBC.
« Les inculpés ont trompé des banques de Manhattan dans le traitement de l’équivalent de plus de 60 millions de dollars de paiements, en utilisant des pseudonymes et des prête-nom », a expliqué M. Vance lors d’une conférence téléphonique.
Accusé par Washington de participer au programme d’armement nucléaire iranien, IRISL (Islamic Republic of Iran Shipping Lines) est visé depuis septembre 2008 par des sanctions qui gèlent ses avoirs aux Etats-Unis et interdisent aux entreprises et ressortissants américains toute transaction avec elle.
« La question que vous pourriez vous poser est de savoir […] si quinconque comparaîtra un jour devant les tribunaux new-yorkais pour ces faits et ces inculpations. Et la réponse est: c’est possible », a affirmé M. Vance.
Il a dit espérer obtenir des extraditions.
« Si les sanctions doivent servir à quelque chose, il faut les faire respecter. Et c’est un message à la communauté financière mondiale », a souligné le procureur.