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Syrie: les pasdaran iraniens peinent à empêcher les revers en série de Bachar Assad

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Syrie: les pasdaran iraniens peinent à empêcher les revers en série de Bachar Assad

 Les pasdaran iraniens sont incapable de prévenir les revers militaires successifs du régime de Bachar Assad face à la rébellion. Le dictateur Syrien a reconnu cette semaine pour la première fois que son armée a subi des revers considérables. Chronologie :

Le 21 février, la rébellion frappe au coeur de Qardaha (nord-ouest), ville d’origine de Bachar al-Assad, avec un attentat suicide qui fait quatre morts. Les environs de Qardaha avaient été récemment visés par des roquettes lancées par les rebelles dans la province de Lattaquié, mais c’est la première fois qu’un attentat vise le coeur de la ville. La province de Lattaquié est la place forte de la communauté alaouite, la confession du clan Assad, qui dirige le pays depuis plus de quatre décennies. Qardaha abrite le mausolée de l’ex-président Hafez al-Assad.

Le 25 mars, les rebelles chassent les milices pro-régime des secteurs chiites de Bosra al-Cham, et contrôlent désormais la totalité de cette grande ville antique du Sud. Bosra est située dans la province de Deraa, berceau de la révolte. Cette ville mixte sunnite et chiite se trouve à mi-chemin entre le chef-lieu éponyme de la province et la ville de Soueida, tous deux aux mains de l’armée.

Le 28 mars, les rebelles s’emparent de la ville d’Idleb (nord-ouest), 2e capitale provinciale à échapper au contrôle du régime, après Raqa (nord). La coalition de groupes rebelles qui s’empare de la ville se fait appeler l’Armée de la Conquête.

Le 1er avril, des groupes rebelles prennent le passage frontalier de Nassib, seul poste à la frontière avec la Jordanie resté sous contrôle loyaliste.

Le 25 avril, le régime perd la ville de Jisr al-Choughour (province d’Idleb, nord-ouest), qui tombe aux mains de la coalition après à peine quatre jours de combats. Jisr al-Choughour a une valeur stratégique car elle est tout près de la Turquie, pays favorable à la rébellion, mais aussi de Lattaquié. Depuis, 150 soldats sont assiégés dans l’hôpital de la ville et de violents accrochages les opposent aux combattants de la coalition.

Le 27 avril, la coalition prend al-Qarmid, une base importante de l’armée dans le Nord-Ouest.

Fin avril, le régime demande à l’Iran de renforcer son aide militaire après les défaites de son armée, à l’occasion d’une visite à Téhéran de son ministre de la Défense.

Inquiétude du régime de Téhéran

Le Conseil suprême de sécurité nationale du régime iranien (CSSN ) a rédigé au début de l’année un rapport interne sur les événements en Syrie pour les autorités iraniennes. Ce rapport souligne notamment :

1- La stratégie du régime iranien continue d’investir dans le régime de Bachar Assad pour le maintenir au pouvoir à n’importe quel prix. Khamenei (le Guide suprême des mollahs) insiste sur le fait que « l’axe Irak- Syrie-Liban-Yémen » est crucial « pour la république islamique d’Iran ».

2- Il y a quelques mois le rapport de force en Syrie avait changé en faveur d’Assad et que ses ennemis s’étaient affaiblis. Les événements en Irak et particulièrement la mise à l’écart de Maliki et les problèmes internes de ce pays, ont créé des problèmes au régime (iranien) en Syrie créant des difficultés dans le transfert des troupes et des munitions à partir du territoire irakien. Le régime a aussi été obligé de ramener en Irak une partie des milices paramilitaires terroristes de Syrie comme Assaëb et Kataëb, les brigades Abolfazl-el-Abbas et Zolfaghar.

3- Cependant les événements les plus importants sont les frappes aériennes de la coalition qui ont changé la situation sur le terrain. Le rapport s’inquiète du fait que si les États-Unis parviennent à mâter Daech et à renforcer l’Armée syrienne libre, le cours des événements changera au détriment d’Assad. Chamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale du régime iranien qui a rédigé le rapport, affirme que lors de sa visite il a discuté « en détails » avec Bachar Assad et d’autres responsables syriens sur « la manière dont le régime de Bachar Achad peut tourner les bombardements aériens à son profit ».

4- A la suite des frappes aériennes contre Daech en Syrie, le moral de Bachar Assad et de ses commandants s’est beaucoup fragilisé. La visite de Chamkhani pour leur remonter le moral s’est avérée bien nécessaire. De plus, avec ses visites, le régime iranien voulait « adresser ce message aux États-Unis et aux autres ennemis de la Syrie que l’Iran continuera à soutenir pleinement Assad ».

5- Le CSSN a souligné qu’il a besoin d’obtenir des informations sur les frappes aériennes de la coalition contre la Syrie par tous les moyens possibles.

6- Depuis trois ans, alors que l’Armée syrienne libre est devenu un facteur sérieux et que l’opposition s’est renforcée, les commandants et les conseillers militaires des pasdaran se sont rendus en Syrie pour y prendre en charge dans la pratique « la planification et le commandement opérationnels ». D’après le rapport, « le problème de la Syrie ne peut pas se régler avec une guerre conventionnelle. Les gardiens de la révolution ont donc utilisé toute leur expérience dans la guerre conventionnelle, urbaine et asymétrique, ils ont utilisé des tactiques de renseignements et de sécurité pour sauver la Syrie, car l’armée syrienne aurait été incapable de se battre contre l’opposition et Bachar Assad aurait été renversé dans les premiers mois ». Il y a deux ans les forces de Bachar Assad étaient cernées par les opposants et même les pasdaran et le bureau de Khamenei étaient encerclés par l’Armée syrienne libre.

8- Toutes les mesures en Syrie sont coordonnées par Khamenei et son bureau, et c’est lui qui donne directement des ordres à la force Qods et à ses commandants à ce sujet. Khamenei a ordonné à Ghassem Soleimani, le commandant de la force Qods, de mettre la Syrie en tête de ses priorités. De plus « le commandant Hamedani dont vous connaissez tous le rang et la réputation, se consacre totalement à la Syrie ». Soleimani se rend constamment en Syrie et parmi les officiers syriens circulent le dicton « quand Hadj Ghassem Soleimani est là, nous dormons tranquilles ».

9- Khamenei « consacre à la Syrie le budget et les dépenses militaires et politiques d’un pays et c’est pour cela que Agha [Khamenei] a annoncé que la Syrie est notre ligne rouge. Si nous n’avions pas la sagesse de notre leader, tout serait terminé ». De cette manière « en Irak et au Liban nous serions face à une catastrophe » et « cela affecterait Téhéran ».

 

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