Le régime au pouvoir en Iran essaie, de manière systématique, de faire pression sur les membres de la communauté iranienne en exile en Ecosse, selon le journal britannique The Times.
Dans un article en deux pages complètes le mercredi 15 mai, le prestigieux journal cite plusieurs cas de membres de la communauté iranienne en Ecosse, forte d 6000, ayant devenus cibles d’intimidation voire menaces de mort par des agents du régime des mollahs. Les victimes ont été menacés afin de les amener à arrêter leur participation aux manifestations anti-régime organisée en Angleterre et en Ecosse.
L’intimidation a eu son effet, atténuant des manifestations organisées par la communauté en exile contre le régime l’an dernier. Beaucoup de protestations en solidarité avec le soulèvement en cours en Iran se sont produit parmi la diaspora l’an dernier.
De telles protestations se faisaient régulièrement, selon The Times, devant le Centre islamique Chiite de Glasgow géré par le régime des mollahs.
Un Iranien qui s’est présenté par son prénom a affirmé au Times qu’il a été menacé après être filmé, au cours d’une manifestation contre le régime, devant le centre islamique. Un autre, étudiant à Glasgow, a affirmé être menacé après avoir participé à une manifestation devant l’ambassade Iranien à Londres. « Veux-tu que ton père soit tué en Iran ? » un barbu lui a apostrophé un jour à Glasgow. « Tu dois arrêter toute activité politique ici, tout de suite. »
Pour Struan Stevenson, membre du Parlement européen de 1999 à 2014, le fait que le Ministre iranien de renseignements et de sécurité, VEVAK, soit actif à Glasgow n’est pas étonnant. Il cite un rapport préparé en 2013 par l’administration américaine qui montre que le VEVAK avait comme mission principale d’identifier et éliminer les opposants iraniens à l’étranger. Monsieur Stevenson était invité au grand rassemblement iranien, le juin dernier, à Villepinte près de Paris où un attentat à la bombe était déjoué par les polices belge, française, allemande et Luxembourgeoise. Un diplomate iranien en poste à Vienne a été arrêté avec trois individus qu’il avait commandités pour mener cet attentat. Les quatre restent en prison en Belgique en attente de leur procès.
L’information n’étonne non plus Naomi McAuliffe, directrice du programme d’Amnesty International en Ecosse, qui affirme que « les autorités iraniennes ont une histoire de garder sous surveillance les membres de la communauté iranienne en exile. Ce sont des signes d’une répression plus étendue contre les Iraniens en Iran et à l’étranger par le régime, » a-t-elle confirmé.
85 Iraniens travaillant à la section farsi (persane) de la BBC ont vu leurs relatifs menacés en Iran par le gouvernement à cause de leurs liens avec les journalistes iraniens de BBC.
Sir David Amess, membre du Parlement britannique du parti conservatif a appelé à une « inspection détaillée » des faits. Il entend aborder la question avec le gouvernement britannique.