
Menacée par le navire américain dans le sud, la République islamique se trouve en difficulté face aux problèmes internes
Le gouvernement iranien essaie de répondre à la situation survenue au golfe persique, après l’entrée des navires de guerre américain, par davantage de répression interne afin d’éviter le scénario « noir », c’est-à-dire une révolte dans les villes déjà ravagées par l’inondation du début de printemps en plus d’une crise économique et financière profonde.
Les autorités estiment que même un affrontement limité dans le golfe ne serait pas mortel tant que les villes resteront tranquilles.
Un problème de taille reste néanmoins l’état de moral de leur force principale, c’est-à-dire les Gardiens de la Révolution, les Pasdarans.
Etant désigné « entité terroriste étranger » par le Département d’Etat américain, la force élite de la République islamique a montré des signes préoccupants pour le pouvoir religieux.
La plus importante indice de cette perte de moral s’est montrée dans le changement du commandant en chef de l’armée, le général Mohammad-Ali Jaffari, le 21 avril 2019 par le Guide suprême qui a souligné le désire du commandant de s’occuper désormais des « aspects culturels » de la lutte contre l’ « arrogance mondial. »
Il semble que le gouvernement ne fait plus confiance au Pasdarans pour ses « sales tâches », par exemple réprimer la population désastrée des régions détruites par la forte inondation. Des brigades des milices étrangères à la solde des Pasdarans, notamment le Hashd-a-Shaabi irakien, ont été appelé au secours malgré la grogne de la population qui voit cet acte comme davantage d’humiliation.

En matière militaire, le Guide suprême a fait trois changement en tête des Pasdarans, désignant Hossein Salami, Ali Fadavi et Mohammad-Reza Naghdi, tous trois connus pour faire partie des membres les plus brutaux des Pasdarans, en tant que commandant en chef, commandant en second et coordinateur de l’armée. Le message de fermeté vise plutôt les rangs de l’armée, avant la population en colère dans les rues, qui aurait dû être effrayée par encore une autre mesure avant même l’aggravation de la crise : désignation le 7 mars 2019 d’Ebrahim Raissi en tant que Chef de Judiciaire.
Connu sous le nom « bourreau de 1988 », Raissi était le candidat soutenu par le Guide pendant la dernière élection présidentielle contre Rohani, mais qui a perdu contre ce dernier notamment à cause de son passé horrible.
En 1988, Raissi était membre actif d’un comité de trois individu désignés par Khomeiny, à l’époque le Guide suprême, pour purger les prisons de tous les prisonniers politiques toujours opposés au régime et qui annonçait leur soutien à l’Organisation des Modjahedines du Peuple d’Iran, OMPI. 30.000 prisonniers déjà condamnés à différents termes de prisons ont ainsi été exécutés au cours de quelques mois.
Avec Raissi en tête de l’appareil judiciaire, des rondes nocturnes ainsi que des « patrouilles de sécurité pour les quartiers de la ville », nommé Razavioun, ainsi que la nouvelle vague d’arrestations dans tout le pays, en particulier parmi les sympathisants de l’OMPI, font partie des nouvelles mesures prises par le régime pour empêcher les soulèvements populaires. Les noms de dix personnes arrêtées fin avril et les premiers jours de mai ont été révélés par la Résistance, qui montrent que les dissidents ont été arrêtés dans une variété de villes, en commençant par Téhéran.
Auparavant, le 23 avril 2019, l’OMPI a annoncé les noms de 28 personnes arrêtées avant cette date.
Mahmoud Alavi, Ministre de renseignement iranien, avait annoncé le 19 avril 2019 que 116 équipes en relation avec l’OMPI avaient été arrêtées l’année dernière. En conséquence, le directeur des services de renseignement de la province de l’Azerbaïdjan oriental a annoncé le 24 avril 2019, 110 cas d’arrestation et de répression à l’égard de l’OMPI dans la province au cours de l’année iranienne 1397 (à compter du 21 mars 2018). Les chiffres réels concernant les arrestations sont estimés d’être beaucoup plus élevés.