Iran Focus, Téhéran, 3 juin – Mehdi Karroubi, ancien président du Majlis (parlement) et candidat à la présidentielle, a reconnu que le transfert dexplosifs en Arabie Saoudite en 1986 et les émeutes de 1987 à La Mecque qui avaient fait des centaines de morts parmi les pèlerins, avaient eu lieu sur ordre des autorités et des organes du régime de Téhéran.
Cest à luniversité Bou Ali de Hamedan quil a tenu ces propos, repris par le quotidien officiel Chargh le 31 mai. « En 1985, affirme Karroubi, jétais le représentant de lImam. La deuxième année, nous avons appris quun avion transportant 110 pèlerins à son bord avait été retenu en Arabie Saoudite. Une institution en Iran en collaboration avec les organisateurs dun convoi de pèlerins avait dissimulé des produits explosifs dans les sacs des pèlerins. »
Karroubi ajoute que « les autorités saoudiennes ont arrêté puis emprisonné tout ceux qui étaient responsables. Certains dentre eux qui aujourdhui foncent la tête la première vers les Etats-Unis, sétaient à lépoque unis pour calomnier la famille des Saoud en sacrifiant lintérêt national à cause de leur esprit obtus. Cest pourquoi les Arabes se sont comportés de cette manière lannée suivante,à la suite de notre plainte, et quun certain nombre de gens ont été tué. »
A lépoque cependant les plus hautes autorités de Téhéran et les journaux officiels avaient accusé le principal groupe d’opposition les Moudjahidine du peuple de cet incident tragique. Le journal Keyhan du 1 août 1987 avait écrit sur « la coopération des Moudjahidine avec les Saoudiens dans larrestation des pèlerins iraniens » et le journal Ressalat du 4 août de la même année avait déclaré : « la tuerie scandaleuse, anti-islamique et inhumaine des pèlerins, dans la journée noire du massacre de La Mecque, était un scénario préparé et exécuté par des agents des forces de sécurité irakiennes, les Moudjahidine et la police saoudienne. »
Le journal Siassat-e-Rouz du 18 mai 2002, citant Youssef Bakhtiari, de la faction du guide suprême l’ayatollah Khameneï, révélait que Mohsen Mirdamadi, à lépoque chef de la commission de la sécurité et de la politique étrangère au Majlis (parlement), et qui se fait passer pour un réformateur, faisait partie des planificateurs de cet acte terroriste. »