Dix pays, menés par les États-Unis, ont convenu de patrouiller conjointement dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden pour protéger les navires commerciaux des attaques des insurgés Houthis.
Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, les Houthis, soutenus par le régime iranien, ciblent les navires israéliens et même ceux se dirigeant vers Israël sous prétexte de soutenir la population de Gaza contre les attaques israéliennes.
Lloyd Austin, le secrétaire américain à la Défense, a annoncé lors de sa visite à Bahreïn que plusieurs pays participeraient à cette initiative dans le cadre d’une force internationale. On ne sait pas si ces pays se lanceront dans les mêmes activités que les navires de guerre américains ces derniers jours, qui consistent à intercepter des missiles et des drones houthis et à fournir une assistance aux navires commerciaux attaqués, ou si leur participation sera symbolique.
La gravité des attaques des Houthis, dont certaines ont causé des dommages aux navires, a incité plusieurs compagnies maritimes à donner pour instruction à leurs navires de rester sur place et d’éviter d’entrer dans le détroit de Bab el-Mandeb jusqu’à ce que la situation sécuritaire soit résolue.
« Il s’agit d’un défi international qui exige une action collective », a déclaré Austin dans un communiqué. « C’est pourquoi j’annonce aujourd’hui la création de l’opération Prosperity Guardian, une nouvelle initiative multinationale importante en matière de sécurité. »
Outre les États-Unis, d’autres pays comme le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Italie, la Norvège, l’Espagne, les Seychelles et Bahreïn devraient faire partie de cette coalition dirigée par les États-Unis.
Le Commandement central américain (CENTCOM) a déclaré dans un communiqué que lundi 18 décembre, les Houthis ont de nouveau attaqué deux navires commerciaux dans le sud de la mer Rouge. Le pétrolier Swan Atlantic a été visé par un drone et un missile balistique anti-navire. Le CENTCOM a également signalé un incident distinct à peu près au même moment, au cours duquel le cargo MSC Clara a subi une explosion à proximité de son emplacement. Cependant, aucun dommage n’a été signalé sur l’un ou l’autre des navires.
Yahya Saree, le porte-parole des Houthis, a revendiqué les attaques contre les deux navires le 18 décembre et a souligné que ces actions ont été prises parce que les équipages de ces deux pétroliers n’ont pas répondu aux contacts des Houthis. Les Houthis ont menacé de cibler tous les navires à destination d’Israël, quelle que soit leur nationalité, et ont mis en garde les compagnies maritimes internationales contre toute transaction avec les ports israéliens.
Mohammed al-Bukhaiti, membre du bureau politique des Houthis, a déclaré lundi que son groupe pourrait affronter toute coalition dirigée par les États-Unis qui pourrait être stationnée en mer Rouge.
Mohammed Abdul-Salam, le négociateur en chef des rebelles Houthis au Yémen, a également déclaré à Reuters mardi 19 décembre que le groupe ne changerait pas sa position sur le conflit à Gaza en raison de la formation d’une coalition navale multinationale pour protéger les transports maritimes au Yémen. Mer Rouge.
AbdulSalam, qualifiant la coalition navale multinationale dirigée par les États-Unis de «essentiellement inutile », a souligné que toutes les eaux adjacentes au Yémen sont sûres et que seuls les navires israéliens ou ceux se dirigeant vers Israël devraient être prudents. Il a attribué cette insécurité à ce qu’il a appelé une « agression injuste contre la Palestine».
Le 18 décembre, le Département d’État américain a annoncé qu’Antony Blinken, le secrétaire d’État, avait condamné les attaques des Houthis contre des navires commerciaux lors d’un appel avec le prince Faisal bin Farhan, le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Selon un haut responsable militaire américain présent à Bahreïn, comme l’a rapporté l’Associated Press, dans le cadre de la nouvelle mission, les navires militaires qui ont accru leur présence dans la zone n’escortent pas nécessairement un navire particulier mais positionnent les navires militaires de manière à créer un parapluie de sécurité pour les protéger en cas de besoin.
M. Austin, dans ses déclarations du mardi 19 décembre, lors d’une réunion des ministres concernant la nouvelle mission navale, a déclaré qu’au cours des quatre dernières semaines, les milices Houthis ont attaqué ou saisi 12 navires commerciaux et 25 membres d’équipage du pétrolier Galaxy Leader. Le pétrolier est toujours retenu en otage par les forces yéménites. Les États-Unis recherchent activement la participation des pays membres à cette mission et augmentent le nombre de forces navales présentes dans cette coalition internationale.
Certains pays devraient participer aux patrouilles, tandis que d’autres fourniront un soutien en matière de renseignement dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d’Aden.
Un responsable américain anonyme de la défense a déclaré que plusieurs autres pays ont également accepté de participer à ces opérations mais préfèrent rester anonymes tout en coopérant avec la coalition.