AFP: 12 novembre – L’AIEA attendait toujours vendredi à Vienne confirmation de Téhéran que l’Iran renonçait à enrichir de l’uranium, l’agence remettant la publication d’un rapport sur le programme nucléaire de la république islamique prévue le même jour.
L’AIEA gardait l’arme au pied alors que des négociations décisives entre France, Allemagne, Grande-Bretagne et Iran destinées à éviter que le dossier du nucléaire iranien ne soit transmis au Conseil de sécurité de l’Onu semblaient marquer le pas à Téhéran.
Pour les Européens, il s’agit d’obtenir que les Iraniens, ouvertement accusés par les Etats-Unis et Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, renoncent à enrichir l’uranium, seule garantie probante selon eux que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales civiles iraniennes ne sera pas détournée à des fins militaires.
Selon des diplomates à Vienne, les Iraniens tenaient prête jeudi une lettre pour l’AIEA dans laquelle ils acceptaient de suspendre l’enrichissement et demandaient à l’agence de sûreté nucléaire des Nations unies de le vérifier.
Mais en concomitance, ils avaient envoyé une deuxième lettre aux négociateurs européens à Téhéran en expliquant leur interprétation de la première lettre.
En recevant cette missive, les Européens ont demandé aux Iraniens de surseoir à l’envoi de leur lettre à l’AIEA. Selon des diplomates à Vienne, il existerait un problème avec la conversion d’uranium.
D’après l’un deux, les Iraniens auraient accepté de suspendre la fabrication d’hexafluorure d’uranium gazeux (UF6) nécessaire à la production d’uranium enrichi mais non celles de « yellow cake », un concentré à 70% d’uranium et de tétrafluorure d’uranium (UF4), premières étapes du processus d’enrichissement.
La décision iranienne doit théoriquement être consignée dans un rapport censé être soumis par l’AIEA à son conseil des gouverneurs le 25 novembre à Vienne. En outre, si l’Iran accepte la suspension, les inspecteurs de l’AIEA doivent avoir le temps de la vérifier sur le terrain avant cette date.
Vendredi à Paris, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué les Iraniens avaient effectivement remis jeudi soir leur réponse aux Européens sur une suspension de l’enrichissement.