BUENOS AIRES, 25 octobre 2006 (AFP) Mercredi, les plaignants ont officiellement accusé lIran et la milice chiite du Hezbollah davoir organisé un attentat à la bombe en 1994 contre un centre de charité juif en Argentine qui a fait 85 morts et 300 blessés.
« Nous avons établi que la décision de perpétrer un attentat le 18 juillet 1994 contre lAMIA (Argentine Jewish Mutual Association, siège dune association caritative juive à Buenos Aires) a été prise par les plus hautes autorités de la République islamique dIran qui ont chargé le Hezbollah de mener lattaque », a affirmé Alberto Nisman, haut procureur dArgentine.
Les plaignants avaient appelé à larrestation des hauts responsables iraniens à lépoque, dont le président dalors, Ali Rafsandjani.
A Beyrouth, une source du Hezbollah a déclaré ne pas être au courant que la milice chiite avait été formellement accusée mais que cela nétait pas une surprise.
« Je nen ai pas encore été informée mais ce nest pas une nouvelle », a-t-elle dit à lAFP. « Les Sionistes veulent que les deux parties soient accusées. »
Après plus de dix ans, personne na été jugé pour ce crime, lattentat terroriste le plus meurtrier en Argentine.
Le 2 septembre 2004, une cour argentine a acquitté 21 anciens officiers de police et un trafiquant de voitures volées accusés davoir aidé les terroristes. La même cour a ensuite ouvert une enquête sur les anciens dirigeants politiques pour avoir saboté cette affaire ancienne de 10 ans.
La cour a jugé que des preuves accablantes contre ces hommes avaient été obtenues « de manière irrégulière » et a ordonné une enquête sur le juge Juan Jose Galeano, qui a présidé laffaire pendant neuf ans, ainsi que contre deux plaignants.
Galeano était accusé davoir remis 400 000 dollars à un témoin clé pour quil témoigne contre quatre officiers de police accusés davoir fourni un soutien logistique dans ce complot.
La cour a également ouvert une enquête contre le ministre de lIntérieur, Carlos Corach, de lancien président dArgentine, Carlos Menem, et contre Hugo Anzorregui, ancien directeur du service de renseignement de lEtat.
Lenquête sur lattentat est un dossier brûlant en Argentine depuis 10 ans, les juifs argentins et les groupes internationaux de défense des droits humains reprochant aux dirigeants argentins leur incapacité ou leur réticence à retrouver les responsables de cet attentat.
LArgentine, qui compte plus de 300 000 juifs, détient la communauté juive la plus importante dAmérique du Sud.