Iran Focus
Bruxelles, 25 octobre Le leader du principal groupe de coalition de lopposition iranienne a rencontré mardi la présidente du Sénat belge.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), est arrivée mardi au Sénat belge à Bruxelles sous une importante escorte policière, où elle a été accueillie par la présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin, ainsi que par le sénateur libéral Patrik Vankrunkelsven et le sénateur socialiste Pierre Galand.
Radjavi a mené des pourparlers avec Lizin et lui a remis un grand livre contenant la liste des dizaines de milliers de partisans de son mouvement exécutés par le gouvernement théocratique dIran depuis 1981.
Cette visite a été condamnée avec colère par Téhéran qui a convoqué lambassadeur de Belgique en signe de protestation.
Le CNRI, grande coalition de groupes et de personnalités, cherche à expulser les ecclésiastiques iraniens du pouvoir dans le but détablir un « gouvernement démocratique, laïc et de coalition en Iran ». Les Moudjahidine du Peuple (OMPI ou MeK) font partie de ce groupe. Ils ont été placés sur la liste des organisations terroristes de lUnion Européenne au milieu de lannée 2002, initiative que la présidence alors espagnole de lUE avait qualifié à lépoque de « geste de bonne volonté envers Téhéran ».
Le ministère des Affaires étrangères de Belgique a annoncé mardi que Radjavi représentait le CNRI lors de sa visite et non un seul groupe de la coalition. Le CNRI ne figure pas sur la liste noire de lUE, a-t-il précisé.
« Je demande aux gouvernements de lUE pourquoi ils ignorent les crimes du régime des mollahs. Pourquoi poursuivez-vous toujours une politique de complaisance et faites-vous des concessions aux assassins et aux oppresseurs du peuple iranien », a déclaré Radjavi dans son discours devant un groupe de sénateurs belges à la suite de sa réunion avec Lizin.
« La semaine dernière, lUE a tardivement annoncé que les discussions avec le régime [sur le programme nucléaire de Téhéran »> avaient été stériles Malgré léchec de la politique de complaisance, lUE a toujours besoin dune politique définie et décisive contre le régime des mollahs », a-t-elle dit.
Radjavi a annoncé que son groupe avait obtenu un rapport secret du Conseil suprême de la sécurité nationale dIran, lorganisme chargé des négociations nucléaires avec lOccident, affirmant que Téhéran pensait pouvoir poursuivre les travaux nucléaires sensibles sans être inquiété en raison du manque de détermination de la communauté internationale à y mettre un terme.
Le rapport ajouterait que si lIran accepte la requête du Conseil de Sécurité de lONU sur la suspension des activités denrichissement duranium ou cesse son « interférence en Irak et au Liban », cela entraînerait la chute du régime.
Elle a recommandé à lUE de retirer létiquette de terroriste de lOMPI et dimposer des sanctions diplomatiques et commerciales étendues ainsi quun embargo sur le pétrole contre Téhéran.
En avril, le Parlement belge a adopté à lunanimité une résolution réclamant à lUE de réexaminer létiquette de terroriste placée sur lOMPI.
Les législateurs ont appelé le gouvernement belge à reconsidérer « lapparition de lOMPI sur la liste des organisations terroristes » dans le cadre de lUnion Européenne et en se basant sur les informations pertinentes disponibles.
Une résolution similaire demandant au gouvernement de réévaluer létiquette de terroriste de lOMPI a été adoptée à lunanimité par le Sénat belge en décembre 2005.