Iran Focus
Téhéran, Iran, 25 octobre Le ministère des Affaires étrangères iranien a convoqué mercredi les ambassadeurs de Belgique et de Finlande pour protester contre la visite à Bruxelles de la présidente du groupe de coalition de lopposition iranienne, ont rapporté les agences de presse gouvernementales.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), est arrivée mardi au Sénat belge à Bruxelles sous une importante escorte policière, où elle a été accueillie par la présidente du Sénat, Anne-Marie Lizin, ainsi que par le sénateur libéral Patrik Vankrunkelsven et le sénateur socialiste Pierre Galand.
Lagence de presse gouvernementale Mehr a cité Ibrahim Rahim-Pour, directeur général des Affaires européennes et occidentales au ministère des Affaires étrangères, condamnant la décision du Sénat belge de recevoir Radjavi.
Lagence de presse officielle IRNA a rapporté que Rahim-Pour avait fait part aux émissaires de lUE de « la condamnation catégorique » de cette visite par Téhéran.
Lagence de presse dEtat ILNA a cité Rahim-Pour qualifiant laffaire de « geste hostile de la part de la Belgique ».
La Finlande détient en ce moment la présidence rotative de lUE. Les deux ambassadeurs avaient été convoqués dimanche par le ministère des Affaires étrangères au sujet de laffaire.
Le CNRI, grande coalition de groupes et de personnalités, cherche à expulser les ecclésiastiques iraniens du pouvoir dans le but détablir un « gouvernement démocratique, laïc et de coalition en Iran ».
Les Moudjahidine du Peuple (OMPI ou MeK) font partie de ce groupe. Ils ont été placés sur la liste des organisations terroristes de lUnion Européenne au milieu de lannée 2002, initiative que la présidence alors espagnole de lUE avait qualifié à lépoque de « geste de bonne volonté envers Téhéran ».
Le ministère des Affaires étrangères de Belgique a annoncé mardi que Radjavi représentait le CNRI lors de sa visite et non un seul groupe de la coalition. Le CNRI ne figure pas sur la liste noire de lUE, a-t-il précisé.
« La semaine dernière, lUE a tardivement annoncé que les discussions avec le régime [sur le programme nucléaire de Téhéran »> avaient été stériles Malgré léchec de la politique de complaisance, lUE a toujours besoin dune politique définie et décisive contre le régime des mollahs », a déclaré mardi Radjavi aux sénateurs belges.
Elle a recommandé à lUE de retirer létiquette de terroriste de lOMPI et dimposer des sanctions diplomatiques et commerciales étendues ainsi quun embargo sur le pétrole contre Téhéran.
En avril, le Parlement belge a adopté à lunanimité une résolution réclamant à lUE de réexaminer létiquette de terroriste placée sur lOMPI.
Les législateurs ont appelé le gouvernement belge à reconsidérer « lapparition de lOMPI sur la liste des organisations terroristes » dans le cadre de lUnion Européenne et en se basant sur les informations pertinentes disponibles.
Une résolution similaire demandant au gouvernement de réévaluer létiquette de terroriste de lOMPI a été adoptée à lunanimité par le Sénat belge en décembre 2005.