AFP, Le Caire, 29 janvier – Le procès d’un Egyptien accusé d’espionnage au profit de l’Iran s’est ouvert samedi devant la Cour d’urgence de sûreté de l’Etat, une juridiction d’exception, selon un journaliste de l’AFP.
Mahmoud Aïd Dabbous, 31 ans, aurait également été enrôlé par les Gardiens de la Révolution iranienne (l’armée idéologique du régime de Téhéran) pour « préparer l’assassinat d’une personnalité » égyptienne, non identifiée, selon l’acte d’accusation lu par l’avocat public Hicham Badaoui.
Selon ce document, l’accusé aurait aussi fourni à l’Iran des renseignements sur les installations pétrolières de Yanbu en Arabie saoudite, où il travaillait dans une association pour l’apprentissage du Coran
Selon M. Badaoui, l’accusé aurait reçu d’un responsable des Gardiens de la Révolution une « lettre de félicitations pour la qualité des information fournies ».
Arrêté en novembre à son domicile de Suez (nord-est), M. Dabbous, était en contact au Caire avec un employé du service des intérêts iraniens en Egypte, qui a été muté avant son arrestation, selon le procureur général égyptien Maher Abdel Wahed. Le nom de cet employé n’a pas été révélé.
En tout, M. Dabbous aurait reçu de son contact iranien 160.000 dollars pour les renseignements qu’il lui aurait fournis sur l’Egypte et l’Arabie, notamment sur les installations pétrolières saoudiennes et les étrangers qui y travaillent.
Il est également accusé d’avoir reçu 50.000 dollars pour préparer l’assassinat d’une personnalité égyptienne.
Le complexe industriel de Yanbu, sur la mer Rouge, a été la cible en mai 2004 d’un attentat terroriste qui a fait fait six morts parmi ses employés occidentaux.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Hamid Reza Asséfi, avait immédiatement rejeté comme « sans fondements » les accusations du procureur général égyptien, rendues publiques en décembre.
M. Dabbous a affirmé devant la Cour que les aveux figurant dans l’acte d’accusation lui avaient été « extorqués sous la torture ».
Le frère de l’accusé, Ayman Dabbous, a déclaré à la presse que celui-ci était « innocent » et qu’il avait été « impliqué dans cette affaire pour permettre aux Etats-Unis de faire pression sur l’Iran par l’intermédiaire de l’Egypte ».
La Cour, dont les verdicts sont sans appel, a décidé de reprendre les débats le 3 février. L’accusé encourt une peine de 25 ans de prison.
L’Iran a rompu ses relations diplomatiques avec l’Egypte après la signature de l’accord de paix entre ce pays et Israël en 1979. Toutefois, les relations entre Téhéran et le Caire se sont réchauffées ces dernières années.
Ouverture du procès d’un Egyptien accusé d’espionnage au profit de l’Iran
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