"Les Iraniens s’ingèrent en Afghanistan de toutes sortes de manières, même si ce n’est peut-être pas aussi violent qu’en Irak", a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint chargé de l’Asie centrale et du sud, Richard Boucher, lors d’un point de presse.
"Nous les observons s’ingérer politiquement, verser de l’argent pour peser sur le processus politique, jouer les responsables locaux contre le pouvoir central, chercher à saper l’Etat", a-t-il assuré.
"Il soutiennent le gouvernement de multiples façons, mais ils travaillent aussi avec l’opposition politique, l’opposition locale et ont effectué des livraisons d’armes aux talibans", pourtant ennemis jurés de l’Iran quand ils étaient au pouvoir à Kaboul, a-t-il poursuivi, en indiquant que certaines de ces livraisons avaient été "interceptées".
"Ils semblent vouloir diversifier leurs appuis, ou bien rechercher avant tout un Afghanistan faible et instable", a-t-il estimé.
"Je ne suis pas sûr qu’ils veuillent voir les talibans gagner, mais je ne pense pas qu’ils veuillent voir le gouvernement (du président Hamid Karzaï) bien contrôler le pays non plus", a poursuivi le responsable américain.
M. Boucher a indiqué que son passage à Paris visait à préparer la conférence internationale sur l’Afghanistan prévue dans la capitale française le 12 juin. Cet événement vise à conjuguer levée de fonds internationaux et réflexion sur une stratégie politique pour stabiliser le pays.
Il a estimé que cette conférence "peut être le moment pour tout le monde de montrer que nous soutenons le développement de l’Afghanistan", toujours en proie à l’instabilité plus de six ans après le renversement des talibans.
Il a également estimé que l’envoi de quelque 700 soldats français supplémentaires dans ce pays était une "importante contribution" à l’effort militaire international.