AFP: Le ministre d’Etat bahreïni Mansour Ben Rajab a nié mardi être impliqué dans une affaire de blanchiment d’argent qui serait à l’origine de son limogeage, alors que la presse laissait entendre qu’il serait lié à l’Iran.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé vendredi l’arrestation du responsable, sans le nommer, sous l’accusation de "blanchiment d’argent", au terme d’une enquête menée depuis début 2009. Ce responsable a été laissé en liberté pour "raisons de santé", avait rapporté le quotidien bahreïni Al-Ayyam.
Samedi, M. Ben Rajab avait lui-même indiqué avoir été entendu par la police dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent, portant sur 31 millions de dollars selon la presse locale.
L’affaire semble avoir des ramifications régionales, la presse bahreïnie ayant rapporté lundi que la police disposait, dans le cadre de l’enquête, de photos montrant "certains sites militaires à Bahreïn, adressées à des organes de sécurité iraniens".
Au Koweït, le parquet a interrogé une femme d’affaires koweïtienne, son frère et une troisième personne, soupçonnés de liens avec le ministre d’Etat bahreïni, a indiqué la presse koweïtienne.
La femme a été placée en garde à vue après avoir été interrogée sur un chèque de six millions d’euros, émis par une banque britannique et qu’elle avait essayé en vain d’encaisser avec l’aide de M. Ben Rajab, toujours selon cette presse.
Durant son interrogatoire, elle a catégoriquement nié l’accusation de blanchiment d’argent mais a admis connaître le ministre d’Etat bahreïni, selon le quotidien koweïtien Al-Raï.
L’affaire porterait sur des narco-dollars iraniens qui, une fois blanchis, servaient à financer les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien, a pour sa part indiqué dimanche le quotidien koweïtien Al-Watan.
Le chef du parquet bahreïni, Nawaf Abdallah Hamza, a invité les médias à la prudence, rappelant dans un communiqué publié mardi à Manama que "l’enquête est toujours en cours".
La lutte anticorruption réclamée avec insistance ces dernières années par une opinion publique exaspérée par la détérioration du pouvoir d’achat, figure en bonne place dans le programme de l’opposition, majoritairement chiite à Bahreïn, dirigé par une dynastie sunnite.