AFP, Koweït, 5 octobre – Le président du Parlement irakien, Hajem al-Hassani, a accusé l’Iran d’implication dans l’assassinat de deux dignitaires chiites en Irak en 2003, lors d’une rencontre avec des députés islamistes koweïtiens, a rapporté le quotidien koweïtien Al-Anbaa dans son édition de jeudi.
« Bagdad a des preuves irréfutables sur une implication de l’Iran dans l’assassinat de l’ayotallah Mohammad Baqer al-Hakim et d’Abdel Majid al-Khoï », a déclaré M. Hassan, qui a achevé mercredi une visite de quatre jours au Koweït, a précisé le journal, citant des « sources islamistes koweïtiennes ».
Le responsable irakien a tenu ces propos lors d’une rencontre avec des députés islamistes koweïtiens, a ajouté Al-Anbaa.
« Hassani a affirmé aux députés que l’Iran estimait que Hakim et Khoï ne servaient pas ses futurs intérêts en Irak (…) à cause de leur position de principe en faveur de l’arabité de leur pays », écrit le journal.
Le président du parlement irakien, un sunnite, a ajouté que les deux dignitaires chiites avaient « un programme » politique qui n’était pas conforme à celui de Téhéran basé sur « le nationalisme iranien ».
Un député islamiste qui a assisté à la rencontre, interrogé par l’AFP, a confirmé sous le couvert de l’anonymat les propos rapportés par le journal.
Durant la rencontre, M. Hassani a accusé aussi l’Iran d’implication dans plusieurs attentats qui ont ensanglanté l’Irak dans le but d’entretenir la tension dans ce pays, selon Al-Anbaa. Il a ajouté que l’ingérence de l’Iran en Irak était « très claire » et que Téhéran avait réussi à infiltrer diverses milices armées dans ce pays, toujours selon le journal.
L’ayatollah Mohammad Baqer Hakim, qui dirigeait le Conseil supérieur de la révolution islamique d’Irak (CSRII), avait été tué dans un attentat fin août 2003 à Najaf au sud de Bagdad, dans lequel avaient également péri plus de 80 personnes.
Abdel Majid al-Khoï, fils du grand ayatollah Aboul Qassem al-Khoï, l’un des principaux dignitaires chiites d’Irak décédé en 1992 en résidence surveillée, a été assassiné en avril 2003 également à Najaf, à son retour d’exil à Londres.