Reuters, Bagdad, 20 février Adoptant un ton inhabituellement vif, lambassadeur des Etats-Unis en Irak, a accusé lundi le voisin oriental de lIrak de fournir un entraînement et des armes aux milices opérant en Irak. « LIran poursuit également une autre politique : travailler avec les milices, fournir entraînement et armes aux groupes extrémistes, directement et indirectement », a déclaré Zalmay Khalilzad à la presse lors dune conférence de presse.
Téhéran joue un « rôle négatif » en Irak, selon Khalilzad, qui a qualifié la demande récente du ministre des Affaires étrangères iranien de voir la Grande-Bretagne retirer ses troupes de Bassora, dans le sud de lIrak, d « ingérence injustifiée ».
« Bassora était sur le sol irakien la dernière fois que jai regardé la carte. Je pense quil sagit dune ingérence injustifiée de la part de lIran », a-t-il dit.
Dans le chaos qui a suivi le renversement de Saddam Hussein par les USA, les milices ayant des liens avec des partis politiques et des groupes ethniques et sectaires ont prospéré en Irak, faisant monter dun cran les tensions sectaires.
Certains leaders de la majorité musulmane chiite actuellement au pouvoir en Irak ont des liens étroits avec lIran majoritairement chiite, où ils ont trouvé refuge pendant le règne de Saddam et qui a aidé le Conseil suprême pour la révolution islamique en Irak à former une puissante milice.
Dans le passé, les hauts responsables américains ont accusé lIran dencourager le radicalisme parmi les Chiites irakiens et de laisser des armes dangereuses passer en Irak, accusations que les dirigeants iraniens ont niées.
Khalilzad a déclaré que lIran tentait de détourner lattention de la communauté internationale vers son programme nucléaire. Les puissances occidentales pensent que lIran essaie de produire des armes nucléaires sous couvert dun programme dénergie pacifique, bien que Téhéran rejette ces allégations.
Les musulmans sunnites, minoritaires en Irak, accuse le gouvernement à majorité chiite de fermer les yeux sur les activités des escadrons de la mort qui opèrent à lintérieur du ministère de lIntérieur, et affirment quils sont dirigés par lAssemblée suprême de la révolution islamique en Irak, partenaire du plus grand bloc représenté au parlement.
Dans ses commentaires à la presse, Khalilzad na nommé aucune milice en particulier qui aurait bénéficié de lentraînement fourni par lIran.
Il a averti les dirigeants irakiens que Washington ne tolérerait pas le sectarisme ni des milices au sein du nouveau gouvernement, ni de ses forces de sécurité.
« Les ministres de lIntérieur, de la Défense, des Renseignements nationaux et le conseiller national à la sécurité doivent être des personnes non sectaires, acceptables par tous, nayant aucun lien avec une milice et travaillant pour tous les Irakiens », a-t-il déclaré à la conférence de presse.