AFP : 16 décembre – Les Etats-Unis ont mis en garde mercredi l’Iran et la Syrie contre toute ingérence dans les affaires internes de l’Irak, même si les militaires américains reconnaissent avoir du mal à évaluer l’importance de leur influence.
« Nous continuerons de faire savoir clairement, tant à la Syrie qu’à l’Iran (…) que l’ingérence dans les affaires internes de l’Irak n’est pas de leur intérêt », a déclaré le président américain George W. Bush, en recevant à la Maison Blanche le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
« Nous avons dit très clairement aux pays de la région (…) que nous attendons là-bas de l’aide pour créer une société dans laquelle les gens sont capables d’élire leurs dirigeants », a ajouté George W. Bush.
Le président américain n’est pas entré dans le détail de cette ingérence attribuée aux deux pays mais le ministre irakien de la Défense, Hazem Chaalane, s’en était chargé un peu plus tôt.
Selon lui, les deux pays sont responsables des violences en Irak à la veille du lancement de la campagne électorale pour les élections générales dans ce pays prévues le 30 janvier.
« Le terrorisme en Irak est entretenu par le renseignement iranien, le renseignement syrien, les affidés de Saddam Hussein en collaboration avec le groupe (de l’islamiste jordanien Abou Moussab) Zarqaoui », a souligné le ministre. « Le financement et l’entraînement des terroristes se déroulent en Iran et en Syrie », a-t-il soutenu.
Le président américain a souligné que les Etats-Unis attendaient des pays voisins de l’Irak qu’ils aident le gouvernement intérimaire irakien « afin que les frontières soient contrôlées et que soient interrompus les passages d’individus et d’argent visant à aider les terroristes ».
Presque simultanément, les militaires américains avouaient cependant être dans l’incapacité de déterminer avec précision l’importance de l’influence de l’Iran et de la Syrie en Irak.
« Nos activités de renseignement de ce côté de la frontière (en Syrie et Iran) sont très, très difficiles », a affirmé à des journalistes le chef adjoint du Commandement central américain, le général Lance Smith qui a le Moyen-Orient dans sa zone de responsabilités.
L’influence iranienne sur les chiites irakiens « est très difficile à mesurer ». « Il y a une influence, il y a une intention de l’Iran d’influencer les choses là-bas » mais, bien que ce soit une source d’inquiétude, « son importance n’est pas claire », a admis le responsable militaire.
En ce qui concerne la Syrie, le général Smith a rappelé que son président, Bachar al-Assad, avait catégoriquement démenti tout soutien aux insurgés en Irak, et que des informations avaient fait état d’arrestations par les autorités syriennes de quelque 1.000 à 2.000 personnes traversant la frontière.
Mais « il est difficile pour nous de confirmer cela », a-t-il reconnu. « Il est clair pour no s qu’il y a toujours beaucoup d’activités en Syrie tant en matière de soutien financier que de mouvements de combattants étrangers entrant et sortant d’Irak », a-t-il dit. « Nous ne pensons pas que cela soit autorisé par le gouvernement au plus haut niveau mais ne savons pas son état réel de connaissances à ce sujet », a-t-il précisé.
Ni la Syrie ni l’Iran n’ont réagi mercredi aux déclarations de George W. Bush. L’Iran a qualifié de « propagande » les propos du ministre irakien de la Défense.
George W. Bush dénonce l’ingérence syrienne et iranienne en Irak
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