AP, Téhéran, 29 janvier – L’Iran a fermé plusieurs de ses postes frontière avec l’Irak en prévision de la fête chiite de l’Achoura, rapporte dimanche la télévision publique, citant des sources gouvernementales.
Il s’agit de « contenir l’important nombre de pèlerins » en route pour la ville sainte chiite de Kerbala, en Irak, qui envisagent d’entrer dans le pays « sans papiers légaux ».
La grande fête chiite de l’Achoura, dont le temps fort est mardi (le 10 Moharram, selon le calendrier islamique lunaire), commémore le martyre de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de Ali, tué en 680 à Kerbala pendant les guerres pour la succession califale, considéré comme le moment fondateur du schisme entre sunnites et chiites.
On ne disposait pas de plus d’informations dans un premier temps, la télévision se contentant d’ajouter que tous les postes frontière n’étaient pas fermés et que certains pèlerins étaient autorisés à passer par d’autres endroits.
Côté irakien, ont précisait que les postes frontière concernés étaient ceux de Cheeb (province de Maysan) et de Chalamtcheh (province de Bassora), que le bouclage, imposé pour cause d’Achoura, était valable dans les deux sens et « jusqu’à plus ample informé ».
Le poste frontière de Chalamtcheh est celui qu’empruntent habituellement les pèlerins iraniens pour se rendre à Kerbala, 80 km au sud de Bagdad.
L’Achoura, temps fort de la spiritualité chiite, a souvent été marquée par des affrontements inter-communautaires. En 2004 et 2005, des attentats-suicide attribués à Al-Qaïda en Irak avaient causé la mort d’au moins 230 personnes pendant les cérémonies.
Pendant le régime de Saddam Hussein, les rites de l’Achoura -fête du deuil au cours de laquelle les fidèles se flagellent à coups de chaînes ou se frappent jusqu’au sang -étaient interdits. Quant aux Iraniens, ils n’avaient pas le droit de venir à Kerbala. Les cérémonies de l’Achoura ont repris de plus belle depuis la chute de Saddam, en manifestations sanglantes de dévotion religieuse.