AFP, Téhéran, 29 mars – La militaire britannique Faye Turney, dont Téhéran avait annoncé la libération prochaine, ne sera pas relchée à cause de l' »attitude incorrecte » des autorités britanniques, a déclaré jeudi Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien.
« L’attitude de Londres est une fuite en avant. Au lieu d’envoyer une équipe technique pour examiner le problème, ils ont fait du tapage médiatique, annoncé le gel des relations et parlé du Conseil de sécurité. Cela ne règle pas le problème. Ils font une erreur de calcul », a affirmé M. Larijani.
« On a évoqué les préparatifs de la libération de la jeune britannique mais à cause de cette attitude incorrecte, (cette libération) a été suspendue et n’aura pas lieu », a-t-il ajouté à la télévision d’Etat.
Quinze marins britanniques ont été capturés le 23 mars par les forces iraniennes dans le Golfe. Téhéran assure que les marins se trouvaient dans les eaux territoriales iraniennes, ce que dément Londres.
M. Larijani a même laissé entendre que Téhéran pourrait organiser un procès pour ces militaires.
« S’ils continuent, le dossier ne sera plus réglé dans le cadre de discussions bilatérales mais par des moyens juridiques », a-t-il dit.
Il a toutefois ajouté que l’Iran « voulait régler cette affaire par des moyens diplomatiques et de façon bilatérale ».
« Cette question peut être réglée par des discussions bilatérales mais s’ils adoptent une attitude brutale, alors nous opterons pour des moyens juridiques et ce sont eux qui en paieront le prix », a-t-il poursuivi.
Il a affirmé que les forces britanniques avaient violé plusieurs fois les eaux iraniennes dans cette région frontalière entre l’Iran et l’Irak.
« On doit examiner pourquoi les personnes arrêtées ont violé nos eaux territoriales », a-t-il indiqué. « Il ne peuvent pas violer nos eaux et par des pressions médiatiques nous obliger à renoncer à nos propres lois ».
M. Larijani a ajouté que les marins britanniques s’étaient rendus dans les eaux iraniennes pour inspecter un bateau indien.
« Un bateau indien était dans nos eaux territoriales et ils sont venus l’inspecter. Au lieu d’envoyer une équipe technique pour examiner la question, le gouvernement britannique a cherché à la politiser », a-t-il poursuivi.
« Nous ne sommes plus à lâge de la pierre, il y a des appareils électroniques, des GPS, qui montrent clairement que leurs deux bateaux militaires étaient dans nos eaux territoriales », a-t-il souligné.
Une dizaine d’étudiants islamistes ont manifesté jeudi devant le ministère des Affaires étrangères pour demander le jugement des quinze marins britanniques et la rupture des relations diplomatiques avec Londres, selon la télévision iranienne.
Sur une pancarte, l’un des étudiants demande même « l’exécution des agresseurs britanniques ».