Associated Press, 30 mars – Après des négociations marathon, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est mis d’accord jeudi sur une déclaration a minima exprimant sa « vive inquiétude » à propos de la capture par l’Iran de 15 marins britanniques et appelant à une rapide résolution du conflit notamment par leur libération.
La Grande-Bretagne a échoué à obtenir le soutien nécessaire à une déclaration plus sévère qui aurait « déploré » la détention des Britanniques, appelé à leur libération immédiate, et affirmé qu’ils ont été appréhendés dans les eaux irakiennes: certains membres du Conseil se sont opposés à une telle déclaration, au premier rang desquels la Russie et l’Afrique du Sud.
Le représentant de la Grande-Bretagne auprès des Nations unies, Emyr Jones Parry, a exprimé l’espoir que cette déclaration écrite envoie « le bon message » au gouvernement iranien pour qu’il fournisse un accès consulaire immédiat aux Britanniques et accepte leur libération rapide.
Jeudi matin, un haut-responsable iranien a évoqué la possibilité que l’Iran traduise en justice les marins capturés. L’Iran est par ailleurs revenu sur sa promesse de libérer la seule femme qui figure parmi les Britanniques détenus par Téhéran.
La Grande-Bretagne a soumis pour adoption une déclaration écrite de trois phrases aux 15 membres du Conseil.
Après plus de quatre heures de négociations, c’est devenu une déclaration de deux phrases. Elle se réfère à la Grande-Bretagne en tant que Royaume-Uni (U.K. en anglais) et a été lue aux journalistes par le président du Conseil, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès des Nations unies, Dumisani Kumalo.
« Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur vive inquiétude à propos de la capture par la Garde révolutionnaire et la détention en cours par le gouvernement de l’Iran de 15 membres du personnel naval du Royaume-Uni et ont appelé le gouvernement de l’Iran à autoriser un accès consulaire conformément aux règles internationales en vigueur », énonce la déclaration.
« Les membres du Conseil de sécurité soutiennent les appels, dont celui du Secrétaire général lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères iranien le 29 mars, pour une rapide résolution de ce problème, notamment par la libération des 15 membres d’équipage britanniques », est-il ajouté.
Le ministre des Affaires étrangères iranien avait dit que Téhéran libérerait bientôt Faye Turney, la seule femme figurant parmi les marins arrêtés vendredi dernier tandis qu’ils recherchaient un navire marchand près de l’embouchure du fleuve Shatt al-Arab qui marque la frontière entre l’Iran et l’Irak.
Mais le général Ali Reza Afshar, le chef de l’armée iranienne, a déclaré qu’à cause du « mauvais comportement » du gouvernement de Londres, « la libération de la soldate britannique avait été suspendue », selon l’agence de presse semi-officielle iranienne Mehr.