AFP, Washington, 14 mai – Les Etats-Unis ont insisté lundi sur le fait que des discussions prévues avec l’Iran seraient strictement restreintes à l’Irak et ont affirmé qu’elles ne représentaient pas un changement de diplomatie vis-à-vis de la République islamique.
Les Etats-Unis ont déjà offert de telles discussions par le passé, « mais le fait est, comme nous l’avons vu à Charm el-Cheikh quand nous traitions au niveau ministériel, que ceci nous donne une occasion de parler de l’Irak, et seulement de l’Irak », a dit devant la presse le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow.
Il faisait référence à la récente conférence sur l’Irak en Egypte. La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice était alors prête à avoir des entretiens avec son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, mais les deux chefs de la diplomatie en étaient restés à un bref échange de civilités.
M. Snow a réfuté que cela « torpille » la diplomatie suivie par les Etats-Unis jusqu’alors. « Cela ne torpille rien. C’est une tentative (…) pour utiliser toutes les voies possibles pour soutenir le gouvernement irakien ».
Il a aussi réfuté qu’il s’agisse de s’engager dans une reconnaissance diplomatique de l’Iran: « Croire que l’on va s’asseoir ensemble et que tout est mis sur la table, que vous discutez de tout, non, cela n’arrivera pas ».
Il a répété que l’Iran devait commencer par suspendre ses activités nucléaires les plus sensibles pour que les Etats-Unis acceptent d’autres discussions que celles sur l’Irak, « et cette politique reste en vigueur ».
L’administration a présenté les discussions prévues sur l’Irak comme un « suivi » de la conférence de Charm el-Cheikh.
« Le moment semble le bon pour donner une suite à certains des engagements généraux qu’ont pris les voisins (de l’Irak) à Charm el-Cheikh », a dit à Moscou Mme Rice.
« Quant à ce qu’on peut attendre (des discussions avec l’Iran), je pense que vous pouvez considérer cela comme la suite logique de la conférence (de Charm el-Cheikh) et nous verrons s’il y a une volonté de la part des Iraniens (…) de faire concorder les actes et la rhétorique », a indiqué un porte-parole du département d’Etat, Tom Casey.
L’administration a répété la nécessité que l’Iran cesse de faire passer des engins explosifs et d’autres armements chez son voisin irakien et qu’il stoppe les infiltrations de combattants et de matériel à travers ses frontières.