Associated Press, 24 juillet – Les Etats-Unis, l’Iran et l’Irak se sont accordés pour mettre en place un comité de sécurité destiné à faire avancer les discussions sur la stabilisation de l’Irak, a annoncé mardi l’ambassadeur américain à Bagdad à l’issue d’une deuxième rencontre historique avec son homologue iranien dans la capitale irakienne.
« Nous avons parlé des manières d’aller de l’avant, et un des sujets dont nous avons discuté est la formation d’un sous-comité de sécurité qui traiterait, à niveau d’experts ou technique, de certains sujets relatifs à la sécurité, que ce soit le soutien aux milices violentes, Al-Qaïda ou la sécurité aux frontières », a déclaré Ryan Crocker après la réunion mardi qui a duré presque sept heures.
Le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari a précisé que des experts se réuniraient dès mercredi pour établir la structure et le fonctionnement du comité.
« Nous espérons que la prochaine série de discussions se fera à un niveau encore plus élevé si des progrès sont réalisés », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse séparée.
L’ambassadeur américain a cependant clairement signifié que les tensions demeurent, voire s’approfondissent, entre Washington et Téhéran, répétant les accusations selon lesquelles l’Iran alimente les violences chez son voisin irakien en soutenant les milices chiites. Aucun progrès ne pourra intervenir tant que Téhéran ne change pas d’attitude, a-t-il souligné.
« Le fait est, comme nous l’avons clairement expliqué dans les discussions d’aujourd’hui, que pendant les deux mois depuis nos dernières réunions, nous avons vu augmenter, et non baisser, des activités liées aux milices attribuables au soutien iranien », a déclaré M. Crocker, disant se baser sur les témoignages de prisonniers et sur des armes et munitions saisies en Irak.
« Nous avons clairement dit aux Iraniens que nous savons ce qu’ils font (et) qu’il leur revient de décider ce qu’ils souhaitent faire » pour résoudre la situation, a-t-il déclaré.
Son homologue iranien Hassan Kazemi Qomi a rétorqué que l’Iran aidait l’Irak à réduire la violence, mais que les Irakiens « sont victimes du terrorisme et de la présence de forces étrangères ».
Il a rajouté avoir demandé aux Etats-Unis de libérer cinq ressortissants iraniens détenus par les forces américaines en Irak. Les Etats-Unis soutiennent qu’ils appartiennent à la Force Quds, une branche des Gardiens de la Révolution iraniens qu’ils accusent d’entraîner des militants irakiens. Selon Téhéran, il s’agit en fait de cinq diplomates.
La réunion de mardi, ouverte par le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, est la deuxième du genre. Le 28 mai dernier, les ambassadeurs d’Iran et des Etats-Unis se sont rencontrés officiellement pour la première fois depuis la Révolution islamique de 1979 et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays l’année suivante.