AFP, Bagdad, 1 août – Le gouvernement américain n’est pas en mesure de dire ce que sont devenues quelque 190.000 armes distribuées aux forces de sécurité irakiennes en 2004 et 2005, selon une enquête menée par l’office indépendant GAO, chargé des audits pour le Congrès.
Selon un rapport publié mercredi, l’armée « ne peut pas complètement dire ce que sont devenus les 110.000 fusils d’assault de type AK-47 (kalachnikov), 80.000 pistolets, 135.000 équipements de protection et 115.000 casques comptabilisés comme ayant été remises aux forces irakiennes ».
Ces armes ont disparu des statistiques entre juin 2004 et septembre 2005, alors que l’armée travaillait à la refondation des forces armées irakiennes.
Depuis 2004, l’armée « n’a pas systématiquement rassemblé les informations confirmant les dates auxquelles l’équipement a été reçu, la quantité reçue ou encore à quelles unités irakiennes ces équipements ont été attribués », relève le rapport.
Les Américains accusent régulièrement les Etats étrangers tels que l’Iran d’alimenter en armes les milices clandestines en Irak. Une partie des armes non comptabilisées a ainsi pu tomber entre les mains de ces mêmes milices.
Le mois dernier, la Turquie a exprimé ses inquiétudes après des rapports faisant état d’attaques de militants séparatistes kurdes depuis le nord de l’Irak utilisant des armes destinées aux forces de sécurité irakiennes.
« Nous travaillons très dur avec le gouvernement irakien et les services de sécurité irakiens à tous les niveaux pour améliorer la comptabilité et accroître la sécurité des armes fournies aux forces irakiennes », a affirmé le brigadier Kevin Bergner, porte-parole des forces armées américaines en Irak, en réaction à ce rapport.
Depuis l’invasion du pays en 2003, les Etats-Unis ont financé à hauteur de 19,2 milliards de dollars (environ 14 milliards d’euros) les forces irakiennes, dont 2,8 milliards de dollars (2 mds EUR) au titre de leur équipement.
Ce rapport est publié alors que le président américain George W. Bush est sous pression face au Congrès à majorité démocrate, et sous le feu des critiques au sein même de son parti, pour montrer des signes d’avancées en Irak.
Il relève également que le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki n’a pas fait de progrès satisfaisants concernant le nombre d’unités irakiennes capables de mener des opérations de manière indépendante.