AFP, Téhéran, 31 juillet – L’Iran et la Syrie ont dénoncé mardi comme « dangereux et inutiles » les projets de contrats géants d’armement annoncés par les Etats-Unis à leurs alliés au Moyen-Orient pour répondre à l’influence « négatives » des bêtes noires de Washington.
Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a déclaré que « les efforts américains pour vendre des milliards de dollars d’armes et pour propager des scénarios montés de toutes pièces dans la région sont improductifs ».
« L’objectif » des Etats-Unis est « d’empêcher que les fabricants d’armes américains ne fassent faillite », a-t-il poursuivi.
« Les hommes politiques à la Maison Blanche, dont certains sont actionnaires de gros fabricants d’armes, tentent d’abuser de leur position afin de créer une atmosphère psychologique susceptible de les aider à réaliser d’énormes profits », a argumenté M. Mottaki.
Son homologue syrien Walid Mouallem a qualifié le projet de « dangereux ».
« Celui qui veut faire la paix ne commence pas par une initiative d’armement dangereuse dans la région », a affirmé M. Mouallem.
La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et son collègue à la Défense Robert Gates ont entamé mardi une tournée chez leurs alliés régionaux après l’annonce la veille de contrats d’assistance militaire de plusieurs dizaines de milliards de dollars aux partenaires arabes des Etats-Unis ainsi qu’à Israël.
Ces projets prévoient la fourniture d’armements pour 13 milliards de dollars à l’Egypte, 30 milliards à Israël et 20 milliards à l’Arabie saoudite. D’autres pays du Golfe devraient également bénéficier d’importantes livraisons d’armements pour quelque 20 milliards de dollars.
Mme Rice avait déclaré lundi avant son départ que ces contrats visaient à contrer les influences « négatives » de l’Iran, d’Al-Qaïda, du Hezbollah ainsi que de la Syrie dans la région.
A Gaza, où il a pris le pouvoir par les armes le 15 juin, le Hamas a aussi critiqué la tournée de Mme Rice attendue mercredi et jeudi en Israël et en Cisjordanie.
Un des chefs de l’organisation islamiste, Mahmoud Zahar, l’a qualifiée de « perte de temps ».
« Nous ne pensons pas que ces réunions servent l’intérêt des Palestiniens, comme l’ont prouvé nos expériences passées », a dit l’ancien ministre palestinien des Affaires étrangères, soulignant que le peuple palestinien est « la seule victime de cette perte de temps ».