AFP, Téhéran, 10 août – L’ex-président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani s’est dit vendredi déçu par les récentes discussions entamées par Téhéran avec les Etats-Unis pour restaurer la paix en Irak, estimant que Washington n’avait pas envoyé de « bons signaux ».
« Des pourparlers peu efficaces ont débuté, nous espérons que les réalités seront prises en compte (…) Jusque-là, les Américains n’ont pas envoyé de bons signaux en disant à chaque réunion que nous interférons là-bas », a déclaré Hachemi Rafsandjani dans un sermon lors de la prière du vendredi.
L’ancien président faisait référence aux trois réunions américano-iraniennes ayant eu lieu à Bagdad depuis la fin mai. Les deux pays, opposés par de nombreux contentieux, ont créé à l’issue de ces réunions un comité tripartite (avec l’Irak) chargé de traiter du problème de la sécurité en Irak.
Mais Washington accuse Téhéran de fomenter une partie de l’insurrection irakienne en soutenant la majorité chiite à laquelle appartient le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, ce que l’Iran dément.
Jeudi, lors d’une visite à Téhéran de M. Maliki, l’Iran a de nouveau souligné qu’un retrait de l’armée américaine était le seul moyen de retrouver la stabilité en Irak.
Après ces déclarations, le président américain George W. Bush a averti l’Iran de « conséquences » si Téhéran envoyait des armes en Irak, enjoignant également M. Maliki de ne pas se montrer trop conciliant avec Téhéran.
« Si nous ne critiquons pas l’occupation (américaine) de l’Irak, ces discussions n’auront pas beaucoup de résultats », a ajouté M. Rafsandjani, un religieux pragmatique qui dirige le Conseil de discernement, la plus haute autorité arbitrale du pays.