Reuters, Bagdad, 2 mars par Ross Colvin – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est arrivé dimanche à Bagdad pour une visite officielle qui doit, selon lui, renforcer la sécurité en Irak et développer les relations économiques entre les deux pays.
Ahmadinejad, accompagné par une délégation de ministres et de hauts responsables, est le premier chef d’Etat iranien à se rendre en Irak depuis la révolution islamique de 1979.
Les deux pays se sont livrés entre 1980 et 1988 une guerre dans laquelle quelque 800.000 personnes ont été tuées.
Les liens entre Bagdad et Téhéran se sont resserrés depuis l’invasion américaine de l’Irak, en 2003. Les Etats-Unis accusent cependant Téhéran d’alimenter les violences en Irak en y soutenant les milices chiites. Le gouvernement iranien rejette ces accusations.
« Ce voyage vise à oeuvrer pour la paix entre les deux pays et leurs voisins dans la région. Ce voyage est dans l’intérêt des pays de la région », a déclaré le président iranien avant de quitter l’Iran.
AUCUN RÔLE DES ÉTATS-UNIS
Ahmadinejad a ajouté que les pourparlers prévus en Irak couvriraient les liens économiques, le développement des transports, du commerce et la coopération énergétique entre les deux pays, membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Alireza Sheikh-Attar, a indiqué qu’Ahmadinejad signerait entre cinq et dix accords lors de son séjour.
Les autorités américaines à Bagdad ont affirmé qu’elles ne joueraient aucun rôle dans la visite du président iranien et que l’armée américaine n’assurerait pas sa sécurité lors de ses déplacements. Washington et Téhéran s’opposent sur une série de sujets, du programme nucléaire iranien à la sécurité en Irak.
Alors que les visites effectuées par le président américain George W. Bush en Irak ont toujours été entourées du plus grand secret, celle de son homologue iranien est largement médiatisée.
Selon des éléments du programme de la visite qui ont été diffusés, Ahmadinejad ne devrait pas se rendre au premier jour de son voyage dans la zone verte de Bagdad, où sont situés les ministères irakiens et l’ambassade des Etats-Unis, sous protection américaine.
Il devrait en revanche rencontrer le Premier ministre Nouri al Maliki, le vice-président Adel Abdoul-Mahdi, tous deux chiites, et le président Djalal Talabani, un Kurde, dans la résidence de ce dernier dans le district de Karrada au centre de Bagdad. Il devrait également y passer la nuit, a-t-on appris de source irakienne autorisée.