AFP, Téhéran, 1 mars – L’Iran a de nouveau jugé « illégale » samedi toute nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU le sanctionnant pour son programme nucléaire controversé.
« L’examen du dossier iranien par le Conseil de sécurité de l’ONU est illégal. C’est un coup d’épée dans l’eau », a déclaré le porte-parole du gouvernement iranien, Gholam Hossein Elham, cité par l’agence IRNA.
Le vote qui était attendu samedi au Conseil de sécurité de l’ONU sur une troisième résolution sanctionnant l’Iran pour ses activités nucléaires sensibles a été reporté à lundi, selon une source diplomatique occidentale à New York.
Plusieurs capitales occidentales craignent que les connaissances acquises par l’Iran en matière d’enrichissement d’uranium ne permettent à Téhéran d’obtenir des armes nucléaires.
L’Iran, qui affirme que son programme nucléaire ne vise qu’à produire de l’électricité, rappelle qu’en tant que signataire du Traité de non-prolifération (TNP), il a droit à l’énergie nucléaire civile, qui doit lui permettre de pallier la disparition programmée de ses ressources fossiles.
« Nous insisterons sur notre recherche de l’indépendance (énergétique). Les inimitiés existent mais notre nation n’en a pas peur et ne monnayera pas son indépendance », a déclaré M. Elham.
Il s’en est en outre pris à Israël, exhortant l’ONU à agir contre « un régime contaminé par les armes et les têtes nucléaires ».
Israël, qui n’a jamais reconnu officiellement posséder un arsenal nucléaire, comme l’affirment certains experts, est un des avocats les plus virulents en faveur de nouvelles sanctions contre l’Iran, son ennemi juré.
« Le Conseil de sécurité de l’ONU ferait mieux de se pencher sur la question cruciale du régime sioniste, qui constitue la seule menace à la sécurité et la paix mondiales », a dit M. Elham.
Les co-rédacteurs du texte de la résolution contre l’Iran à l’ONU (France-Grande-Bretagne-Allemagne), sont toujours en discussions avec quatre Etats membres du Conseil de sécurité (Afrique du Sud, Indonésie, Libye, Vietnam) qui ont exprimé des réticences, pour tenter de les convaincre de l’approuver, a expliqué un diplomate occidental.
L’issue d’un vote au Conseil ne fait aucun mystère puisque le projet de résolution a été approuvé par les cinq membres permanents de l’exécutif onusien, qui disposent d’un droit de veto.
Les auteurs du texte souhaitent s’approcher le plus possible d’un vote unanime, qui permet d’adresser un message politique plus fort. Les deux précédentes résolutions de sanctions à l’encontre de l’Iran pour son programme nucléaire, adoptées en décembre 2006 et mars 2007, l’avaient été à l’unanimité.
Le texte, qui donne un tour de vis supplémentaire aux sanctions économiques et commerciales déjà adoptées à l’égard de l’Iran, est fondé sur des éléments approuvés en janvier par les ministres des Affaires étrangères des cinq permanents du Conseil et de l’Allemagne.
Il comporte notamment une interdiction de voyager pour les responsables impliqués dans le programme nucléaire.