AFP, Crawford (Etats-Unis), 1 mars – Le président George W. Bush a dit samedi ne rien avoir contre le fait que son homologue Mahmoud Ahmadinejad se rende en Irak, mais a réclamé que l’Iran cesse de soutenir le terrorisme et d’envoyer chez son voisin des armes employées contre les soldats américains.
M. Bush a aussi affirmé sa volonté de maintenir la pression sur l’Iran pour qu’il suspende ses activités nucléaires les plus sensibles, avant le vote attendu d’une nouvelle résolution de l’ONU sanctionnant le refus de la République islamique de le faire.
M. Bush s’est par ailleurs gardé à nouveau du moindre engagement quant à de nouvelles réductions des troupes américaines en Irak après juillet.
Sur l’autre front de ce qu’il appelle la « guerre contre le terrorisme », M. Bush a redit la nécessité que les alliés des Etats-Unis consente plus d’efforts en hommes, en matériel ou en missions assignées en Afghanistan, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen, qu’il recevait dans son ranch de Crawford (Texas, sud).
M. Ahmadinejad, « c’est un voisin » de l’Irak, a dit M. Bush, interrogé sur le risque que le gouvernement irakien ne sape les efforts américains pour isoler l’Iran.
M. Ahmadinejad, bête noire de l’administration Bush, effectuera dimanche la première visite de l’histoire contemporaine d’un président iranien en Irak.
Mais « le message doit être le suivant: cessez d’envoyer (en Irak) des équipements sophistiqués qui tuent » les soldats américains, a dit M. Bush. Il faisait référence aux engins explosifs que les Etats-Unis accusent l’Iran de fournir à ceux qui combattent les Américains en Irak.
« Mon message, à son attention, c’est: cessez d’exporter le terrorisme », a-t-il dit.
Le message, c’est aussi « que la communauté internationale est sérieuse dans sa volonté de continuer à isoler l’Iran », a-t-il dit.
Selon un diplomate occidental, le Conseil de sécurité devrait voter lundi sur un troisième train de sanctions contre l’Iran pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium.
M. Bush a refusé de rien promettre sur les effectifs américains en Irak après juillet. Cinq brigades de combat doivent être retirées d’ici là. Selon le Pentagone, cela devrait laisser 140.000 soldats.
L’idée d’une pause dans les réductions d’effectifs après juillet, défendue par le secrétaire à la Défense Robert Gates, fait son chemin. Mais les Américains se demandent si M. Bush renoncera à tout nouveau retrait avant la fin de sa présidence en janvier 2009.
« Tout ce que je peux dire, c’est que (la décision) sera fondée sur les recommandations » de M. Gates et des généraux, a dit M. Bush.
Malgré l’impopularité de cette guerre aux Etats-Unis et la pression pesant sur lui, a fortiori en période électorale, M. Bush a indiqué quils ne laisseraient la politique américaine jouer aucun rôle dans sa décision.
En revanche, il a indiqué que la sécurité des élections provinciales prévues en octobre en Irak serait un « facteur ».
Ce que veut dire M. Bush, c’est qu’il « n’écarte aucune hypothèse », a dit un haut responsable sous couvert de l’anonymat.
M. Bush a indiqué qu’il se rendrait début avril au sommet de l’Otan à Bucarest pour « encourager (les alliés) à contribuer davantage » à la mission afghane.
« Nous avons besoin de davantage de troupes en Afghanistan », a abondé M. Rasmussen en citant en exemple la contribution danoise, importante pour un pays de cette taille (550 soldats dans l’une des zones les plus violentes d’Afghanistan).
MM. Bush et Rasmussen ont aussi évoqué l’environnement. Le Danemark doit accueillir en 2009 la conférence internationale sur le réchauffement climatique. M. Rasmussen, par ailleurs un allié sûr de M. Bush, pousse celui-ci à accepter des normes contraignantes de réduction des émissions. Il a dit être « un peu plus optimiste » après ses discussions avec M. Bush.