(AFP) CAMP VICTORY — Des membres d’un groupe armé chiite soutenu par Téhéran ont été formés en Iran pour préparer une attaque contre des bases américaines en Irak, a affirmé mardi le commandant des forces américaines, le général Ray Odierno.
Ces renseignements mettant en cause le mouvement Kataëb Hezbollah ont entraîné un renforcement des mesures de sécurité autour des installations américaines, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dans la base de Camp Victory, à l’ouest de Bagdad.
« Nous avons des renseignements selon lesquels des éléments affiliés à l’Iran veulent attaquer des bases américaines, et nous les prenons très au sérieux », a-t-il dit, citant nommément Kataëb Hezbollah.
« La menace d’une attaque iranienne a augmenté ces deux dernières semaines (…) ce qui nous a amenés à renforcer la sécurité autour de certaines de nos bases », a-t-il poursuivi. « Il s’agit d’une nouvelle tentative de l’Iran pour influencer l’action des Etats-Unis en Irak. »
L’armée américaine accuse l’Iran d’utiliser ces groupes armés pour renforcer son influence en Irak qui, quatre mois après les législatives, n’a toujours pas de nouveau gouvernement.
L’annonce de cette menace spécifique intervient au moment où les forces américaines de combat sont en plein processus de retrait.
Actuellement fort de 74.000 hommes, le contingent américain doit être ramené le 1er septembre à 50.000 militaires.
Le général Odierno a refusé de dire quelles bases étaient visées et est resté évasif quant à une implication éventuelle du gouvernement iranien dans cette menace.
« C’est toujours très complexe », a-t-il dit.
« Ce que nous savons, c’est que les gens qui se préparent à commettre cette attaque ont reçu un entraînement spécial en Iran et sont venus en Irak et nous savons que des experts ont été envoyés d’Iran en Irak pour les aider, et ce au cours, plus ou moins, du mois écoulé », a-t-il poursuivi.
Le général Odierno a également affirmé que cette menace ne perturberait pas le retrait américain.
« Les forces de sécurité irakiennes sont capables de maintenir un niveau de stabilité suffisant pour permettre à l’Irak d’avancer politiquement et économiquement », a-t-il dit souligné.
Et « on peut faire beaucoup de choses avec 50.000 militaires » américains, a-t-il expliqué.
Les violences ont nettement diminué depuis le pic de 2006 et 2007. Selon des chiffres officiels irakiens, 284 Irakiens ont été tués dans les violences en juin, contre 437 en juin 2009.
Le général Odierno a présenté cette baisse comme la conséquence de l’action conjointe des forces irakiennes et américaines, qui a décapité les mouvements armés liés à Al-Qaïda, et entamé leurs capacités opérationnelles.
La mort en avril du chef politique d’Al-Qaïda en Irak, Abou Omar al-Bagdadi et de son chef militaire Abou Ayyoub al-Masri a ainsi compliqué les échanges entre la branche irakienne de la nébuleuse islamiste et l’étranger, selon lui.
« Nous n’avons vu aucune communication entre Al-Qaïda en Irak et la direction en Afghanistan et au Pakistan », a indiqué le général Odierno. « C’est quelque chose d’important. »
Il a cependant noté que l’organisation avait toujours des activistes, notamment retranchés dans les étendues désertiques de l’ouest de l’Irak, capables de perpétrer des attaques meurtrières