AFP: Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé en 2009 à des diplomates américains que l’Iran et la Syrie fournissaient des armes aux groupes insurgés en Irak, selon un câble diplomatique américain révélé par WikiLeaks.
M. Maliki a formulé ces accusations devant Christopher Hill, à l’époque ambassadeur des Etats-Unis, en septembre 2009, alors que les relations entre Bagdad et Damas étaient rompues.
Washington a longtemps accusé Téhéran de financer et d’entraîner des milices chiites opérant en Irak, ce que l’Iran dément.
« L’Iran et la Syrie ont fourni des armes aux groupes insurgés en Irak, y compris des missiles sol-air Strela (SA-7B) », avait déclaré M. Maliki à M. Hill lors d’une réunion le 22 septembre 2009, selon le câble publié mercredi.
Ce missile de très courte portée se tire avec un lanceur à l’épaule.
« Cinq membres de la Brigade du jour promis, liée à la force iranienne al-Quds, ont récemment été arrêtés alors qu’ils tentaient de faire entrer clandestinement des missiles de ce type dissimulés sous un faux plancher d’un Toyota Land Cruiser, a déclaré Maliki », indique le télégramme.
Le chef radical chiite Moqtada Sadr avait annoncé en novembre 2008 la formation d’un nouveau mouvement, la « Brigade du jour promis », chargé de lutter contre les forces américaines en Irak.
Cette annonce était intervenue quelques mois après celle de l’arrêt définitif des opérations de sa puissante milice, l’Armée du Mahdi, à l’origine de plusieurs soulèvements sanglants contre les forces américaines après la chute de Saddam Hussein en 2003.
La Force al-Quds serait l’unité chargée des opérations secrètes au sein des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien. L’existence de la Force al-Quds n’a jamais été confirmée par Téhéran.
Maliki a dit espérer selon le câble que les cinq activistes « recevront la peine de mort ».
Cette réunion entre MM. Hill et Maliki s’était tenue un mois après une série d’attentats au camion piégé contre plusieurs ministères à Bagdad, qui avaient entraîné la suspension des relations entre l’Irak et la Syrie.
Bagdad accusait Damas d’abriter les commanditaires de ces attaques. Les relations bilatérales n’ont été rétablies qu’en septembre dernier.