Blog.lemonde: Par Dominique Hollard – Au moment où la presse internationale n’a d’intérêt que pour les négociations piégées sur le nucléaire iranien, il est essentiel de rappeler que plus de 70 jours se sont écoulés depuis que des centaines d’Iraniens, à travers le monde, ont cessé de s’alimenter pour exiger la libération des sept otages d’Achraf. Ces derniers ont été enlevés le 1er septembre à la suite d’une attaque criminelle et meurtrière des forces irakiennes inféodées à l’Iran contre le camp historique de l’opposition iranienne, Achraf. 52 personnes y ont perdu la vie, exécutées sommairement après avoir été menottées.
Si les otages, six femmes et un homme, sont renvoyés en Iran, ils y risquent la torture et l’exécution. Une vaste campagne internationale appelle à leur libération, appuyée par des grèves de la faim à Liberty, l’autre camp de l’opposition iranienne en Irak, ainsi qu’à Genève, Londres, Berlin, Melbourne et Ottawa. Des centaines de personnalités ont demandé à l’ONU et au gouvernement américain d’user de leur influence sur l’Iraq, pour exiger d’Al-Maliki qu’il rende aux otages – de la vie desquels il est comptable – leur liberté.
En France, plusieurs personnalités et des intellectuels ont signé un appel similaire :
« Nous mettons en garde contre les dangers qui menacent les quelques 3000 réfugiés au camp Liberty, près de Bagdad, où se trouvent désormais tous les Achrafiens. La communauté internationale doit se montrer ferme, ne pas permettre la répétition de ces crimes et se mobiliser pour libérer les sept otages menacés d’envoi forcé vers l’Iran où leurs vies sont en danger », déclare l’appel signé notamment par Mgr. Jacques Gaillot, Robert et Elisabeth Badinter, Patrick Baudouin, José Bové, Ingrid Betancourt, William Bourdon, Edith Cresson, Sorj Chalandon, François Colcombet, Régine Deforges, Aude de Thuin, Philippe Douste-Blazy, Bétoul Fekkar-Lambiotte, André Glucksmann, Marek Halter, Françoise Héritier, Michel Joli, Bernard Kouchner, Henri Leclerc, Andrée Michel, Gilbert Mitterrand, Alain Vivien, Jean Ziegler, Pierre Bercy….
La situation des grévistes de la faim se détériore rapidement. Il faut agir vite. La France, acteur clé dans la région et dans la défense des Droits Humains, doit user résolument de son influence pour contraindre l’Irak à relâcher les otages.
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