AFP: L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a appelé mardi les autorités iraniennes à libérer plusieurs dizaines de « prisonniers politiques » détenus selon elle pour avoir « exercé leurs droits fondamentaux ». »L’élection il y a un an d’un nouveau président se déclarant modéré (Hassan Rohani) avait créé l’espoir que beaucoup de prisonniers politiques seraient libres rapidement, mais nombre d’entre eux sont toujours derrière les barreaux », a déclaré dans un communiqué le vice-directeur de HRW pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Joe Stork.
Dans 63 cas, les prisonniers ont été condamnés pour « avoir exercé leurs droits fondamentaux, notamment le droit d’expression et de rassemblement », affirme HRW dans ce communiqué, à l’occasion de la publication d’un rapport sur le sort de 189 personnes détenues dans trois prisons à Karaj (50 km à l’ouest de Téhéran).
L’ONG basée à New York cite notamment 33 membres dont cinq dirigeants de la communauté Baha’ie, une minorité religieuse non-reconnue en Iran, deux religieux chrétiens et deux convertis au christianisme, neuf journalistes et blogueurs ainsi que sept avocats défenseurs des droits de l’Homme, notamment Mohammad Seifizadeh, co-fondateur du Centre des défenseurs des droits de l’Homme présidé par Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix.
HRW soupçonne également « une violation flagrante » dans la procédure judiciaire ayant conduit à la condamnation à mort de 126 autres prisonniers, dont 35 risquent une « exécution imminente », pour des activités liées au « terrorisme ».
Le président Rohani « devrait s’exprimer clairement en faveur d’un moratoire sur les exécutions dans la mesure où il y a un doute sérieux sur l’équité des tribunaux révolutionnaires », a plaidé M. Stork, soulignant que « l’Iran doit libérer toute personne arrêtée pour avoir exercé ses droits légaux ».