Le Rapporteur spécial de l’ONU a déclaré qu’en Iran, la situation des droits de l’Homme, la répression des femmes et la répression des activistes se sont aggravées depuis qu’Hassan Rohani est devenu président en 2013. M. Ahmed Shaheed a affirmé : « A mon avis, la situation générale s’est détériorée, comme le montre l’augmentation du nombre des exécutions. »
Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le lundi 16 mars à Genève, Ahmad Shaheed a déclaré aux journalistes qu’en Iran, il y a eu 753 cas de condamnations à mort en 2014, alors qu’il y’en avait 580 en 2012.
Il a déploré que l’Iran soit le détenteur du taux le plus élevé au monde d’exécution par habitant. Il a précisé que la moitié des condamnations à mort dans ce pays était pour des délits liés à la drogue.
M. Ahmed Shaheed a fait ces déclarations à Genève, alors que les négociations sur le nucléaire iranien entre les pays 5+1 et l’Iran.
« Il y a beaucoup d’inquiétudes au sein de la société iranienne que le dossier nucléaire jette une ombre sur la question des droits de l’Homme », a déclaré Ahmad Shaheed.
Il a précisé que le régime iranien a introduit un certain nombre de nouvelles lois afin d’augmenter les pressions sur les dissidents, sur les militants des droits de l’Homme et sur les journalistes.
L’Iran est l’un des pays du monde qui emprisonne le plus les journalistes, a-t-il dit.
« Les journalistes, les militants, les avocats et les personnalités de l’opposition font souvent l’objet d’accusations d’activités contre la sécurité de l’Etat, participation à la propagande contre le régime, profération d’insultes contre les dirigeants de régime », a-t-il déclaré.
M. Shaheed – qui est un ancien ministre des Affaires étrangères des Maldives et qui est un musulman – n’a pas été autorisé à se rendre en Iran depuis qu’il a été désigné comme le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran.
M. Shaheed a été la cible de nombreuses attaques personnelles et des insultes grossières et diffamatoires de la part des officiels de haut-rang du régime iranien.
En avril dernier, il a écrit dans un article : « Les attaques contre moi et les autres officiels de l’ONU ne comptent pas en comparaison aux attaques visant les Iraniens qui réclament leurs droits fondamentaux, telles que le liberté d’expression, de croyance, de réunion et d’association. »
« Quand les gens me demandent comment je me sens lorsque des officiels comme moi ou le Secrétaire général de l’ONU sont attaqués, je ne peux que répondre ainsi : je suis loin d’être une victime. Les vraies victimes sont ceux qui vivent dans la crainte d’exprimer leurs opinions, ceux dont les opinions continuent d’être ignorés et ceux qui continuent à attendre en silence pour un remède. »
Source : Agences de presse