
Les recteurs de plusieurs universités ont été à l’ambassade d’Iran à Bruxelles pour appuyer la demande de libération d’Hamid Babaei. Leur demande d’entretien s’est soldée par une réponse négative. La délégation n’a même pas pu remettre la pétition de 20500 signatures pour sa libération.
Le directeur de la section belge francophone d’Amnesty International Philippe Hensmans, les recteurs des universités de Liège, Bruxelles, Louvain, Mons et Saint-¬Louis, ainsi qu’Aline Muller, la directrice de thèse d’Hamid Babaei, se sont présentés ce lundi à 14h15, à l’ambassade d’Iran à Bruxelles, pour appuyer la demande de libération d’Hamid Babaei. Leur demande d’entretien avait préalablement obtenu une réponse négative. La délégation n’a même pas pu remettre la pétition de 20500 signatures récoltées en Belgique francophone. Cette dernière sera en conséquence envoyée par courrier.
Hamid Babaei, étudiant iranien de troisième cycle, purge actuellement une peine de six ans d’emprisonnement pour « atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles », notamment la Belgique. Il a interjeté appel. Son épouse, Cobra Parsajoo, risque d’être arrêtée pour avoir fait campagne pacifiquement en faveur de sa libération.
En fait, Le ministère du Renseignement lui avait demandé d’espionner des étudiants iraniens vivant en Belgique, où il poursuivait ses études de troisième cycle, mais il avait refusé de le faire. Cela explique, semble-t-il, les charges retenues contre lui. La bourse et les autres fonds que l’université de Liège (Belgique) lui versait au titre de ses études de troisième cycle ont été considérés comme des « preuves » de ses activités présumées pour le compte d’« États hostiles ».
Hamid Babaei et son épouse, Cobra Parsajoo, 29 ans, également étudiante de troisième cycle en Belgique, étaient retournés en Iran pour les vacances en juillet 2013. Cobra Parsajoo mène une campagne pacifique en faveur de son mari, notamment en accordant des interviews à des médias étrangers. Depuis le 15 février au moins, on la menace de l’arrêter pour avoir évoqué publiquement le cas de son mari. Cobra Parsajoo est déjà frappée d’une interdiction de voyager.
Selon Amnesty International Hamid Babaei a subi des pressions l’incitant à faire des « aveux » télévisés dans lesquels il aurait accusé sa femme et lui-même mais qu’il a refusé. Cet homme n’a pas été autorisé à engager l’avocat de son choix. Le tribunal lui a commis d’office un avocat après qu’il a été interrogé et détenu pendant au moins 35 jours à la prison d’Evin, à Téhéran. Il avait été arrêté en août 2013.
«Cette action montre que les universités sont solidaires dans la défense d’étudiants qui sont passés chez eux», se réjouit Philippe Hensmans. «Les recteurs réfléchissaient à trouver d’autres manières de faire pression pour essayer de faire libérer Hamid. Le ministre des Affaires étrangères (Didier Reynders) a plaidé le cas d’Hamid quand il s’est rendu en Iran en novembre».
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