AFP : 21 sept – Les baha’is de France, minorité religieuse d’Iran ont dénoncé une « épuration culturelle » menée à leur encontre en Iran par le gouvernement de la République islamique, dans un encart paru dans Le Monde daté mercredi.
L’encart, intitulé « épuration culturelle ou comment détruire une communauté en effaçant sa mémoire », dénonce la destruction en juin dernier à Téhéran de la maison du père de Baha’ullah, fondateur de la foi baha’ie, « un monument historique, précieux modèle d’architecture islamo-iranienne ».
Selon le texte, l’Iran livre depuis 25 ans « une guerre sans merci » aux baha’is et « dans leur volonté farouche de débarrasser l’Iran de sa communauté baha’ie et de faire disparaître jusqu’à son souvenir, voici que les fondamentalistes au pouvoir se mettent à détruire le patrimoine culturel de leur propre pays ».
« Les mollahs extrémistes vouent une haine si forte aux baha’is que pour mieux éradiquer leur religion, ils tentent désormais d’effacer toute trace de son existence dans le pays de sa naissance, suivant en cela l’exemple des Talibans face aux imposantes sculptures bouddhistes de Bamian en Afghanistan », poursuit l’encart.
Il rappelle la destruction antérieure d’un lieu de pèlerinage, la demeure du Bâb à Chiraz, ainsi que la confiscation de cimetières, la destruction des tombeaux de personnages historiques pour les baha’is et la profanation du sépulcre de Quddus, l’un de leurs apôtres.
Cela s’inscrit dans une campagne internationale des baha’is qui a débuté le 12 septembre par la publication d’une lettre ouverte dans le New York Times, selon le site internet des baha’is de France.
La communauté baha’ie d’Iran se présente comme la plus importante minorité religieuse du pays et revendique 350.000 membres. Lors de la naissance de la république islamique en 1979, cette religion syncrétique, fondée en Perse en 1863, a été marginalisée et persécutée.