Le gouvernement d’Hassan Rohani semble prendre une terrible dérive meurtrière. Déjà le bilan qui dépasse 2500 exécutions est bien inquiétant. Mais depuis le début de cette semaine il se passe quelque chose de terrible dans la prison de Gohardacht à Karaj près de Téhéran. La prison est totalement encadrée par les Gardiens de la révolution.
Mardi au petit matin 25 prisonniers tous kurdes et sunnites sont pendus. Il s’agissait de prisonniers politique et d’opinion qui selon leurs proches avait dénoncé pacifiquement la discrimination du clergé chiite au pouvoir contre les minorités sunnite. L’épouse de Shahram Ahmadi a clamé l’innocence de son mari. Shahram avait été blessé lors de son arrestation en Avril 2009, il avait perdu un rein et une partie de son intestin. Il a été à l’isolement pendant 3 ans et demi à Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien.
La veille une trentaine de prisonniers sunnites avaient été arrachés de leurs cellules de la salle 10 de la section 4 de la prison de Gohardacht pour être exécutés. Il n’ya aucune nouvelle des autres prisonniers dont les noms ne figurent pas sur la liste des personnes exécutées. Depuis d’autres prisonniers politiques sont en grève contre l’exécution de leur compagnon. Ils ont été sauvagement battus par les Pasdaran pour mettre fin à ces protestations.
Profitant de la situation, les geôliers ont trainé de la salle 12 de la section 4 de cette prison, trois des plus célèbres prisonniers soupçonnés de sympathie pour l’opposition principale des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Il s’agit de Saleh Kohandel, Mohammad Ali Mansouri et Afshin Bayman. Il n’y a depuis aucune nouvelle.
Le cas de Saleh Kohandel condamné à 10 ans de prison a été rendu public à travers sa fille, Paria, qui a réussi récemment à fuir l’Iran. Elle a dénoncé le sort réservé aux prisonniers dont son père, lors du grand rassemblement de l’opposition iranienne au Bourget, le 9 juillet dernier.
La circonstance a
ggravante est dû au fait que ces exécutions et disparition surviennent dans un mois d’août. C’est précisément au mois d’août 1988 que sur une fatwa de Khomeiny, le régime a déclenché un massacre des prisonniers politiques. En trois mois plus de 30 000 prisonnier dont la plupart étaient des proches de l’OMPI avaient été exécutés.
Mohammad Mohadessine, le Président de la commission des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a réagi à ces nouvelles : «Plus de 2500 personnes ont été exécutées en Iran sous Hassan Rohani, qui prétendait à tort à la modération. Tant que le régime des mollahs est au pouvoir, il continuera d’y avoir d’autres exécutions, la torture et d’autres crimes. Si ce régime arrête la torture et l’exécution, même pour une seule journée, il serait immédiatement conduit vers sa chute. » Rappelant les massacre de 88 il a ajouté : « Le silence de la communauté internationale face à ce crime est une honte pour l’humanité moderne. Si ce régime et ses dirigeants et l
es responsables ne sont pas poursuivis pour crimes contre l’humanité, alors à quoi bon servent le Statut de Rome et la Cour pénale internationale ? Le Conseil de sécurité de l’ONU a l’obligation de mettre le casier judiciaire du régime devant un tribunal international compétent. Ali Khamenei [l’ancien président] Akbar Hashemi-Rafsanjani, Hassan Rohani et d’autres criminels qui ont eu un rôle direct dans l’exécution de 120 000 prisonniers politiques à ce jour, y compris le massacre de 1988, doit être mené devant la justice. »