
Saïd Mortazavi, l’ancien procureur général de Téhéran et juge tristement célèbre pour ses crimes contre les opposants iraniens, devait purger une peine de prison de 24 mois pour son rôle dans le meurtre des enfants des dirigeants du régime.
Un porte-parole de l’appareil judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, a annoncé que Mortazavi a disparu. Cette information a été dévoilée peu après qu’il ait été prévenu de son arrestation imminente.
Saïd Mortazavi a pris part également à une campagne de harcèlement contre des journalistes et a été responsable du meurtre de Zahra Kazemi, une journaliste irano-canadienne en 2003.
Il a également joué un rôle dans le meurtre de trois jeunes Iraniens après le soulèvement de 2009. Ils avaient été emprisonnés dans un camp en dehors de la capitale. Une des victimes était Mohsen Rouholamini, dont le père, Abdolhossein Rouholamini, est un pasdaran et s’est assuré que Mortazavi soit jugé pour ses actes.
Majid Taheri, l’avocat d’Abdolhossein Rouholamini, a déclaré que non seulement Mortazavi avait disparu, mais que son dossier pour son procès n’était plus disponible au tribunal.
Mortazavi a été condamné à deux ans d’emprisonnement, mais que les autorités n’ont pas été en mesure de l’arrêter et personne n’est au courant de l’endroit où il se trouve. Plusieurs dirigeants avaient prévenu que Mortazavi essaierait de quitter le pays et avaient donc demandé un renforcement des surveillances.
Mortazavi, surnommé « le bourreau de la presse », a occupé le poste de procureur à partir des années 90 et ce pendant plus d’une décennie. Les journalistes étaient la principale cible de Mortazavi et beaucoup ont été emprisonnés. Il a été impliqué dans des actes de répression horrible pour le compte du régime cruel et corrompu.
Les Iraniens ont commenté cette affaire sur les réseaux sociaux et beaucoup se sont demandé si Mortazavi avait disparu de lui-même ou si les autorités l’avaient aidé. Ils affirment qu’après tout, il a servi le régime dans sa persécution acharnée des dissidents, donc peut-être que les autorités lui revoient l’ascenseur.
Ces dernières années, de nombreux appels à la justice ont retenti concernant les membres de l’opposition et les dissidents qui ont été tués par le régime. Un nouvel appel à la justice a était lancé concernant le massacre de 1988, lors duquel plus de 30 000 opposants ont été tuées en l’espace d’un été. Pourtant, ce crime considéré comme un crime contre l’humanité, reste impuni en Iran. Les responsables du massacre occupent toujours des postes importants au sein du régime et savourent leur totale impunité.