AFP, Téhéran, 6 juin – Les Iraniens attendent des Européens qu’ils leur fournissent un calendrier des nouvelles discussions nucléaires, et restent prêts à rompre les tractations si elles ne les satisfont pas, a déclaré lundi à l’agence Isna un négociateur.
« Si les négociations ne nous donnent pas une réponse, cela signifiera la fin de tout ça », a déclaré Ali Agha Mohammadi à l’agence estudiantine. « Ce tour de négociations est celui de la dernière chance », a-t-il dit, reprenant une expression déjà utilisée pour des discussions fin mai en Europe.
Les ministres allemand, britannique et français des Affaires étrangères, au nom de l’Union européenne, et le dirigeant iranien chargé du nucléaire avaient alors préservé, au moins provisoirement, des négociations qui ont évité jusqu’à présent que la querelle nucléaire iranienne ne se termine devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
Les Européens avaient proposé aux Iraniens de leur faire d’ici à fin juillet des propositions de coopération concrètes et détaillées, pour les convaincre de maintenir la suspension des activités relatives à l’enrichissement d’uranium.
Ali Agha Mohammadi a indiqué dimanche que les Iraniens étaient disposés à accepter cette offre à condition de se concerter au préalable avec les Européens sur les propositions de coopération.
Ils réclament ainsi que se réunissent rapidement les groupes de travail et le comité de pilotage travaillant à un accord à long terme par lequel les Iraniens fourniraient des « garanties objectives » que leurs activités nucléaires restent purement civiles, en échange d’une coopération nucléaire et technologique, commerciale et politique.
« Nous avons donné notre réponse (…), nous attendons actuellement le calendrier » des réunions, a dit Ali Agha Mohammadi à Isna. « Nous poursuivons la négociation pour préserver ce qu’a réalisé la nation, c’est-à-dire la maîtrise du cycle de production de combustible (l’enrichissement), et nous ferons ce que nous avons à faire si nous sentons que la négociation contredit nos intérêts nationaux », a-t-il déclaré. « Nous préférons envisager l’hypothèse la plus optimiste, mais nous sommes prêts pour la plus pessimiste », a-t-il dit.